1ère année en Espagne

Voilà déjà un peu plus d’un an (depuis Avril 2005) que je suis expatrié en Espagne, à Valladolid. Un petit bilan s’impose sur mon adaptation au pays et ma découverte de ce pays si proche et pourtant parfois si éloigné.

  

Apprentissage de la langue. En arrivant, je ne savais quasiment pas parler l’espagnol. Ma seule année d’étude de l’espagnol en IUT et mon séjour de 7 semaines en 2002 à Séville n’étaient pas suffisants pour me donner un semblant de base linguistique. La compression écrite et un peu orale me permettait cependant de ne pas être complètement perdu. Mes heures de cours particuliers (3h par semaine pendant 6 mois puis 1h30) m’ont permis de vite me sentir plus à l’aise. Au bureau, tout le monde parlant plus ou moins français, j’avais toujours le moyen de basculer vers le français lorsque je n’avais pas assez de connaissances en espagnol. Bien souvent mes collègues, par l’envie de pratiquer le français (ou pour s’assurer que je comprenne tout) me répondent en français. De plus, la plupart de nos documents de travail sont en français.

Après 1 an, je ne prétends pas encore parler couramment mais dans des situations avec peu d’interlocuteurs et pas trop de bruit ambiant, je comprends très bien. Je regarde assez peu la télé, parfois les informations et ne lit pas encore de livre en espagnols mais je commence à lire des revues, journaux et BD. Il me reste à assimiler encore toutes les règles de grammaire déjà vues, à apprendre le subjonctif et à emmagasiner plus de vocabulaire.

Je pense désormais parler mieux espagnol qu’anglais, d’autant plus qu’il me devient très difficile de m’exprimer en anglais car les mots qui me viennent sont en espagnol.

L’avantage d’être dans cette région d’Espagne est qu’elle est réputée pour y avoir la langue espagnole (le castillano) la plus pure. Les gens n’ont pas d’accent ou d’expressions spécifiques. Les castillans eux même ont parfois du mal à comprendre un andalou, un galicien ou un catalan.

  

Les horaires :  

Une des grandes différences entre Espagne et France concerne les horaires de la vie quotidienne. Tout d’abord, il faut dire que Valladolid étant beaucoup à l’ouest que Paris mais dans le même fuseau horaire, la différence au niveau du soleil est de près de 45mn avec Paris.

Les horaires des repas sont très différents : entre 14 et 16h pour le déjeuner, et à partir de 21h pour le dîner. Pour tenir le coup en matinée, certains font une pause sandwich (le bocadillo) vers 10h. Difficile pour un français de se plier à ces horaires. La plupart des gens travaillent une partie en matinée (de 9h 13 ou 14h) puis de 15-16h à 19-20h). Chez Renault, les horaires sont vraiment spécifiques. On travaille non stop de 7h à 15h. Autant dire, que l’on na pas trop envie de faire d’heures supplémentaires car la faim se fait sentir en fin de journée. Je mange tout de même quelques petits gâteaux sur le coup des 10h pour tenir le coup.

Autant une ville peut sembler morte à l’heure de la sieste, autant quelques heures après, elle peut grouiller de vie. Les espagnols adorent, en soirée, sortir, se promener, aller boire un verre ou une glace, faire les magasins. Le week-end, en début de matinée on est parfois étonné par le nombre de personnes dans les rues. Ce sont en fait les fêtards qui rentrent chez eux après une nuit blanche.

Il faut être très méfiant avec les horaires des magasins. Autant un grand magasin sera ouvert toute la journée jusqu’à tard, autant une boutique pourra être fermée pendant 4h en cours de journée. Mais on pourra faire son shopping jusqu’à 20h voir 21h. Les banques sont généralement fermées les après midi.

  

Climat : À Valladolid le climat est très contrasté. Après un an passé ici, j’ai l’impression qu’il n’y a que 2 saisons. La belle saison d’avril à septembre. Le ciel est très souvent bleu et il pleut rarement. Les écarts de température entre le matin et l’après midi sont importants, souvent de l’ordre de 20º. De juin à Août, les pics de températures vont parfois au-delà des 40º – j’ai déjà vu une fois 42º, mais l’air étant assez sec et la température baissant fortement pendant la nuit, la vie n’est pas trop pénible. Il faut juste éviter de sortir pendant les heures chaudes. Il peut toutefois y avoir des orages violents.

 L’autre saison est marquée par un ciel souvent chargé mais avec tout de même peu de pluie, des températures fraîches (jusqu’à -5º le matin) qui ont du mal à remonter dans l’après-midi. Cette année, nous avons une 3 fois des chutes de neige modérées. En toute saison, il y a assez souvent du vent mais rarement très violent. L’automne n’est pas trop visible à l’extérieure de la ville car les seuls arbres à proximité de Valladolid sont des pins. En ville, on s’en aperçoit tout de même avec les platanes perdant leurs feuilles.

  

Points d’étonnement :

  

C’est incroyable le nombre de banques que l’on trouve à Valladolid. Il y en a partout. On n’a aucun mal à trouver un distributeur automatique. Mais personnellement, je dois faire attention car autant avec ma carte bleue française je peux retirer gratuitement de l’argent partout, autant avec ma carte espagnole, je peux avoir des frais à chaque retrait en fonction de la banque. Cela va du gratuit au guichet de ma banque, à 0.60 euros à une banque affiliée au même réseau et jusqu’à 3 euros pour une banque d’un autre réseau. Les espagnols n’utilisent jamais de chèque. Cela crée parfois des problèmes quand on n’a pas assez de liquide sur soi et que le commerçant n’accepte pas les cartes. Les banques, peut être pour se démarquer entre elles proposent souvent des activités culturelles : expositions, conférences, concerts.

 

On trouve aussi beaucoup de stations service que ce soit en ville ou sur les routes. Pas la peine de chercher la moins chère, elles ont toutes à peu les mêmes prix (10% moins cher qu’en France). En général, on vient vous servir.

 

Les espagnols ne se serrent la main de manière exceptionnelle, quand on est spécialement content de revoir quelqu’un par exemple. Dans la vie de tous les jours un simple « Buenas diás » ou « Hola » est suffisant. J’ai encore du mal à saisir si les habitants de Valladolid ont un caractère bien particulier. On dit les gens froids et difficiles à aborder. Ce qui est clair, c’est que les espagnols vivent un peu en clan : Le clan familial et le clan des amis sont très importants, le premier pour un certain sentiment de sécurité (les jeunes restent très tards chez leurs parents) et le deuxième pour sortir faire la fête. La difficulté est de rentrer dans ces clans mais une fois que c’est amorcé on est vite bien accueillie. Il m’aura fallu un peu de temps mais aujourd’hui je peux compter sur de bons amis qui me font connaître à leur tour leurs amis. J’ai ainsi eue la joie, dernièrement d’être invité au mariage d’un copain. Nous étions un groupe d’amis au milieu d’une ambiance jeune et très festive. Un très bon souvenir.

 

Au niveau de la circulation, il faut faire attention à 2 ou 3 choses. Les feux quand ils passent au rouge sont souvent grillés. Si l’on veut bien respecter le feu, il faut vérifier dans son rétro que le véhicule précédent n’est pas trop près et qu’il a compris que vos allez vous arrêter. Il m’est arrivé une fois ou 2 d’être obligé de passer au rouge pour éviter une collision. Je n’ai encore jamais vu une priorité à droite respectée. Une plaie pour la circulation, c’est le nombre de gens se garant en double file. Attention de bien payer le parcmètre. Des agents sont spécialement dédiés au contrôle et ils sont assez nombreux pour ne pas vous laisser 5mn tranquilles. Attention d’autant plus que les amendes sont chères. De plus en plus de radars automatiques sont installés. Si ils sont bien signalés sur autoroute, ce n’est pas le cas en ville où on a vite fait de se faire piéger avec la limitation à 50km/h.. La bonne idée est que ces radars sont placés en hauteur et donc très difficilement vendalisable.

 

Pas de grosses différences dans les tenues vestimentaires. On peut tout de même noter le goût des espagnols pour les couleurs vives, et pour les filles, le goût pour des lunettes de soleil extravagantes, histoire de se donner un look de star.

 

Au niveau sécurité, Valladolid me paraît une ville tranquille. Je n’ai jamais était avec un sentiment d’insécurité. Plusieurs raisons probablement : Présence policière importante, peu d’immigrés et pas de quartier ghettos.

 

Formalités : Les espagnols me semblent beaucoup moins procéduriers que en France. Certes il faut très souvent montrer sa carte d’identité (pour payer avec une carte bancaire, pour n’importe quelle inscription), mais c’est en général à peut près tout. Ainsi pas besoin de certificats médical pour s’inscrire dans un club ou d’état des lieux en louant un appartement.

 

Expatrié : Etre expatrié veut dire que ma vie doit être basée ici le temps de la durée prévue. Mon appartement à Bougival est donc mis en location meublée et je ne dispose que d’un aller et retour payé par an vers la France. En contrepartie, on me paye mon loyer ici, des cours de langue, une mutuelle et j’ai le droit au prêt d’une voiture (Une Mégane qui sera bientôt remplacée par un Scénic). Mon salaire est très légèrement augmenté. Je n’ai pas de carte de résident mais j’ai dû me faire enregistrer auprès des services de police. Je paie mes impôts en Espagne (ils sont directement prélevé sur le salaire)

 

Les loisirs

Les fêtes : Les jours fériés sont assez différents de ceux de France et il est parfois pas évident de s’y retrouver entre les fêtes nationales, régionales et locales. Au total, il n’y a pas à ce plaindre. Je crois bien que j’ai plus de congés ici qu’en France. 4 grandes fêtes jalonnent l’année à Valladolid, chacune durant environ une semaine.

- La plus importante est la féria qui se déroule début Septembre. Le prétexte est la fête de St Lorenzo, le patron de la ville. Pendant une semaine, un choix immenses d’activités de tout types est offert aux habitants : des concerts, des expositions, des compétitions sportives, des feux d’artifices, des corridas, des défilés, une grande foire avec des manèges et la possibilité de manger et boire à petit prix dans la rue. Cela attire un monde fou d’autant que tous les spectacles sont en général de qualité et gratuits (sauf les corridas).

- Ensuite en Octobre, c’est la semaine du Cinéma avec un festival de grande réputation. Je ne peu pas dire grand-chose à ce propos car je n’y ai pas participé. Mais le cinéma a une place importante à Valladolid avec un grand nombre de salles et des prix de place peu chers (5 euros maxi, 3 euros le tarif réduit). Dommage, il est quasiment impossible de voir des films en version originale

- La semaine Sainte de Valladolid est une des plus réputée d’Espagne avec un nombre important de processions dans les rues et des scènes (statues du Christ pendant sa passion) qui sont de superbes et anciennes œuvres d’art. L’atmosphère est très différente des autres fêtes. L’exubérance et le bruit cèdent le pas à un peu plus de recueillement.

- Enfin en Mai, avec le retour des beaux jours, c’est le festival du théâtre et des arts de la rue. Des troupes du monde entier viennent présenter leur spectacle pendant 4 jours. Le festival a de plus en plus de succès et il est parfois difficile d’avoir une place. Les spectacles dépassent bien souvent le simple théâtre de rue et demandent l’installation de gradins et d’une scène.

- Aux beaux jours, les villages alentours ont aussi leurs fêtes mais je n’ai pas encore trop eu l’occasion d’en profiter.

 

Musique : En écoutant la radio, à la longue, je suis devenu imprégné de musique espagnol d’autant que mis à part des groupes anglo-saxons, ils ne diffusent que très peu de musique étrangère. J’ai du entendre que 4 ou 5 fois des morceaux français. La musique pop rock se porte bien semblent ‘il. J’ai découvert des groupes vraiment bons qui mériteraient d’être connu à l’étranger. Je peux citer Amaral, Bebe, El sueño de Morfeo, La Ojeja de Van Gogh, Luz Casal, El koala. J’ai déjà pu voir certain d’entre eux en concert et ce fut toujours de bons moments.

 

BD: Les espagnols ne sont pas très fanas de BD. Les rayons en librairie sont petits avec seulement quelques classiques comme Astérix ou Tintin ou des BD pour enfants. Pourtant à la bibliothèque municipale, le stock est important. C’est d’ailleurs le seul endroit où j’en ai vu autant.

 

Cinéma : Valladolid est une ville riche en salles de cinéma et réputée pour sa semaine internationale de cinéma en Octobre. Les places sont pas trop chères (de 5 à 6 euros maxi et 3 euros en tarif réduits). Dommage, qu’il soit quasiment impossible de voir des films en VO. Mais de toutes façons, les films français sont très rares.

 

Musées : Je n’ai vu pour le moment que 4 musées à Valladolid. Tout d’abord, j’ai vu le fameux musée des sculptures, puis le moderne musée des Sciences avec son planétarium, ensuite le musée de la ville et pour finir le tout juste rénové musée Colomb. J’ai trouvé ce dernier un peu décevant. Vaudrait mieux faire une visite guidée.

 

Télévision : Je regarde assez peu la télévision pour plusieurs raisons. Tout d’abord, ce n’est pas très reposant de voir la télévision dans une langue étrangère. Ensuite, les publicités sont plus nombreuses et plus fréquentes qu’en France (coupures pendant le Journal, 3 longues coutures par films). Les émissions de qualité sont assez rares et enfin les horaires sont trop tardifs. Le JT commence à 21h et le film a 22h. Il se termine en général bien après minuit. Le week-end les films de qualité sont plus nombreux notamment à l’heure de la sieste.

 

Vélo:

En arrivant sur Valladolid, je pensais que le site serait sans grand intérêt pour la pratique du VTT : Absence de forêts, de montagne, une chaleur accablante en été, probablement pas de club dignes d’intérêt. Tant et si bien, qu’en Août 2005, je décidais de m’acheter un vélo de course. Bon, c’est vrai que j’avais cette envie d’achat depuis longtemps, mais Valladolid aura été le facteur déclenchant. Je l’ai pas mal utilisé pendant ces vacances d’été que ce soit en Provence (montée du Ventoux depuis Sault) ou dans les Picos de Europa ou encore en Galice.

A la rentrée, après renseignement auprès d’un marchant de cycle, j’apprends qu’il existe un club qui sort tous les dimanche matin. Je m’y pointe donc un matin frais de Septembre. J’y découvre un bon groupe très sympathique et très sportif d’une quinzaine de personnes. Je parle à ce moment là encore très peu espagnol mais on se débrouille. Ils ont déjà eu par le passé des français de Renault dans leur groupe. Je découvre avec eux de supers chemins dans la région. Le rendez-vous est toujours le même, à 9h30 le dimanche matin. Cela laisse le temps de dormir un peu. Certes, on revient en général tard (vers 14h) mais ce sont les horaires espagnols. En une année nous avons sillonné tous les alentours de Valladolid, faisant parfois quelques excursions un peu plus lointaines. En effet, une fois par mois et lorsqu’il y a suffisamment d’inscrits, le club affrète un bus pour aller à environ 200 km de Valladolid, là où commence les premières vraies montagnes. Le départ est en général à 6h30. A l’issue de la balade, nous allons dans un bar pour manger notre pique-nique avant de rentrer en début de soirée sur Valladolid.

Le vélo de course est donc réservé plutôt à de l’entraînement. Quelques gars du club en font aussi et j’en fait ainsi rarement seul. Les alentours de Valladolid sont aussi pas mal pour le vélo de course, avec quelques routes peu fréquentées et quelques beaux dénivelés. Mais les possibilités de parcours sont bien plus faibles que pour le VTT.

Pour le VTT, les terrains sont finalement assez variés. Au sud, c’est une grande et belle pinède avec assez peu de dénivelés mais du sable pour la difficulté. C’est l’endroit idéal en hiver car les autres parties de Valladolid sont plutôt boueuses en hiver. Les seuls dénivelés sont les montées entre le fond d’une vallée et le haut du plateau mais ces montées sont souvent bien dures. Les paysages sont souvent assez désertiques. Certains endroits font fortement penser au causse du Larzac.

Nous avons pu rouler tout l’hiver. Bien souvent, il faisait très froid et par 3 fois, ce qui est exceptionnel, nous avons roulé dans la neige.

J’ai découvert des marchands de cycle sympas et efficaces. Heureusement car le VTT avait bien besoin d’entretien.

Depuis peu, je me suis mis aussi au vélo mais en tant que moyen de transport. Valladolid est une ville toute plate et où la circulation est parfois difficile à certaines heures. Ce sera plus pratique ainsi pour aller à la réunion du club chaque mercredi soir et m’évitera une longue marche pour aller jusqu’à la bibliothèque municipale.

 

Restaurants et bars :

Valladolid pullule de restaurant et de bars, la plupart du temps typiquement espagnols. On trouve assez peu de fast-foods et de restaurants étrangers. Globalement au restaurant, on trouve 3 types de plats.

- - Les rations qui sont très bien pour partager entre amis et pour varier les plaisirs, chacun se servant dans l’assiette commune.

- - Les plats combinés : Un peu de viande ou de poisson, un peu de salade et quelques légumes ou frites sur une même assiette

- - Les plats de viande ou de poisson sont bien souvent impressionnants : Les morceaux sont énormes et font la taille de l’assiette. Attention, il faut avoir de l’appétit. La portion de légumes ou de frites est réduite au minimum voir même à néant

 

Le plat le plus populaire dans la région est l’agneau et notamment l’épaule d’agneau. Populaire n’est peut être pas le mot le plus approprié car c’est tout de même un plat assez cher. On trouve aussi beaucoup de restaurants des autres provinces du pays avec leurs spécialités.

On peut aussi bien sur manger dans les bars. Les tapas ou pinchos sont présentés sur le comptoir. Il suffit de choisir ce que l’on veut. Les espagnols aiment passer d’un bar à un autre, prenant chaque une tapa et une boisson. Les prix sont légers (entre 2 et 6 euros l’amuse gueule et la boisson). 2 à 3 fois par an a lieu des concours de pinchos. Chaque bar propose sa création et les gens sont invités à voter pour élire le meilleur. Pendant la semaine de la féria, début Septembre, les bars installent des baraquements dans les rues. Les tarifs sont doux : 2 euros une tapa et une boisson.

Parmi les boissons les plus populaires il y a bien sur la bière. Si l’on demande juste una cerveza, le serveur vous apportera una caña (25cl), mais vous pouvez demander aussi un corto (12cl), un tubo (Verre de petit diamètre mais haut, 20cl), un cachi (50cl) ou una jarra (1l). Un panaché se dit « Una clara ». Le vin au verre est aussi très populaire. Mais il se boit aussi très frais mélangé avec de la limonade ou avec du Coca Cola (Calimucho). Les espagnols raffolent du café con leche, moitié lait, moitié café et aussi du café froid. Dans ce cas là on demande un café chaud et un verre avec des glaçons et on fait son propre mélange.

Plus un bar a de succès et plus il est bruyant et avec le sol sale. Les espagnols aiment vivre dans le bruit (sauf à l’heure de la sieste !) et aiment bien la liberté d’être dans les bars.

Une fois par mois, je retrouve dans un bar un groupe de personnes (quelques français et plus d’espagnols) désireux de parler français. L’ambiance est sympa et les conversations de bon niveau.

 

Il me reste normalement un peu plus de 2 ans à vivre ici. Il y aura donc peut être suite à ce journal de bord

2ème année en Espagne

Voilà déjà 2 ans que je suis expatrié en Espagne, à Valladolid. Un nouveau bilan s’impose sur mon adaptation au pays et ma découverte de ce pays si proche et pourtant parfois si éloigné.

Apprentissage de la langue. Ça va beaucoup mieux désormais. J’arrive à comprendre à peu près tout à la télévision, la radio ou de ce qui disent les copains. Mes 200 heures de cours arrivent à leur fin. J’ai ainsi eu le temps tranquillement de voir toute la grammaire. Je commence même à utiliser un peu le subjonctif. Maintenant, il reste encore pas mal de progrès de vocabulaire à faire. Pour cela je continue à lire des bd ou des revues. Je vais me mettre plus sérieusement à l’apprentissage de l’argot, car c’est souvent sur ce point que j’ai du mal à comprendre les amis. En parallèle de mes cours de langue, je suis aussi une méthode d’apprentissage en 90 leçons. J’en suis à la soixantième.

Climat : Cette année l’hiver n’aura pas été trop froid ni avec trop de brouillard. Il a à peine neigé une seule fois alors qu’il a neigé en quantité aux alentours. Finalement, cette année, je n’aurai fait qu’une journée de ski à Alto Campoo avec mon copain Miguel. Le temps aura plutôt été marqué par de gros changements rapides : Grand beau et chaud une semaine suivi la semaine suivante d’un temps très froid

Points d’étonnement :

Je n’ai rien à rajouté sur ce point pour cette 2ème année sauf pour :

Formalités : Pas beaucoup de formalités, je disais l’an dernier mis à part qu’on vous demande très souvent votre numéro de carte d’identité (DNI). Je vais finir par savoir le mien par cœur à force.

Vélo:

Je connais désormais quasiment tous les chemins aux alentours de Valladolid. Il m’arrive même de guider le groupe quand nous sommes en petit comité. Il a eu pas mal de changements dans le club cette année avec le départ de quelques « anciens » dont le président et l’arrivée de 3 jeunes, dont Thomas un allemand très sympa qui travaille parfois en sous-traitance chez Renault (C’est rigolo de voir que entre étrangers l’on se parle en espagnol). Le président du club est désormais la seule fille. Comme vous pouvez le voir sur ce blog, je m’amuse de plus en plus à faire des vidéos de nos randonnées. Le résultat est bien meilleur désormais.

Groupe des francophiles :

Je continue à participer à ce groupe sympathique de francophiles et francophones. On se réunit une fois par mois, un vendredi soir autour d’un verre. En fait nous sommes peu de français. Il y a plus de belges ou d’espagnols ayant vécu en Belgique et surtout pas mal d’espagnols maîtrisant très bien le français. Pour certains ce seul rendez vous mensuel n’est pas suffisant. Certains proposent donc des sorties théâtre, resto ou autre. Mon expression « Je suis toujours partant » à bien amusé Carmen. J’avais aussi lancé l’idée de s’échanger livres, cd, DVD pourvu qu’ils soient en français et Etienne, le « chef de groupe ». l’a proposé à tout le groupe ce dernier vendredi.

Voilà pour les quelques nouveauté pour cette 2ème année. Il me reste normalement encore un an ici. Il y aura donc peut être une dernière suite à ce journal de bord

Fin d'expatriation et 1ères impressions

La tournée des adieux :

 

Mes dernières semaines à Valladolid auront été bien chargées avec le bouclage de mon travail, le transfert des affaires en cours à mes collègues ; l’organisation de mon retour et la tournée des adieux auprès des amis et collègues. Cette tournée aura commencé un mois avant mon départ avec une journée barbecue avec les copains vététistes. Ce fut une journée très sympa passée dans la pinède de la localité de Viana. On a passé l’après-midi à manger, boire et jouer. J’ai fait un discours d’adieu en remerciant un par un tous les membres du club avec qui j’aurais passé de bons et ils m’ont offert un superbe casque qui m’a fait très plaisir.

Il y a eu aussi un pot de départ avec les francophiles le vendredi 21 Juillet sur la plaza Colon, non loin de chez moi. Nous n’avons jamais été aussi nombreux et c’était aussi bien sympa. De nouveau j’ai été très gâté avec un superbe livre sur la région et un cadre photos numérique. A 21h30, comme annoncé, je devais les quitter pour rejoindre ensuite des copains pour une première et unique sortie de nuit en VTT. Mais, après m’être changé et équipé, je retournai à la plaza Colon pour un dernier adieu et pour l’amusement de me montrer avec mon ‘déguisement’ de vététiste.

La sortie de nuit fut une belle expérience. Après le levé de la pleine lune, on voyait relativement clair si bien qu’à la fin nous avons délaissé les grandes pistes pour les petits sentiers au pied de Cabezon. A l’arrivée, à 1h30 du matin, nous prenions un pot à Valladolid.

Nous avons fait aussi une soirée tapas le lundi suivant avec les amis vététistes mais là aussi il a fallut vite se défausser pour assister avec Alicia et Willy a un concert en plein air de Gospel-Jazz dans le cadre des nuits de San Benito.

Au travail, je faisais le lundi midi mon pot de départ entouré d’une vingtaine de collègues et le lendemain avec mes collègues les plus proches et mes chefs nous sommes allés dans un bon restaurant de Valladolid (La mareas de Castilla, calle Peru). Mon cadeau de départ n’a pas été la classique montre Renault mais un grand sac de voyage à roulettes qui remplacera à la perfection mon ancien grand sac qui été sans roulettes.

 

Impressions :

 

C’est sur que c’est un gros pincement au cœur de devoir quitter autant de bons amis mais bon, je suis aussi content de rentrer en France, de changer un peu d’air. En fait, 3 ans en Espagne aura été une très bonne durée. Cela m’aura permis de bien apprendre et maîtriser la langue, bien visiter une bonne partie du pays et me faire de bons amis. En restant plus longtemps, je serais peut être rentré de plus en plus dans du train train quotidien. De toute façon, je n’ai pas de regrets à avoir car mon contrat se terminait ainsi que la partie la plus intéressante de mon travail. Et puis en France, en principe un autre projet intéressant m’attend et je pense retrouver avec plaisir de nombreuses vieilles connaissances.

 

Un mois après mon retour en France, l’impression d’avoir tourner la page est forte. J’ai retrouvé mon appartement de Bougival comme si rien n’avait changé et je retrouve l’usine de Cléon aussi sans grand changement. Je n’ai rien oublié de mon français et j’ai l’impression que l’espagnol est déjà loin. Mais, cette impression est vite oubliée lorsque je tombe sur un mail ou un livre en espagnol et que je vois que je comprends tout, naturellement.

 

Qu’est ce qui va me manquer de l’Espagne ?

- Comme dans « Bienvenue chez les Cht’is », en arrivant à Valladolid on aurait envie de pleurer (région désertique, pas d’amis et pas de maîtrise de la langue) mais quand il faut repartir on aurait aussi envie de pleurer (quitter de bons amis, une ville et une région finalement très attachante).

- Les sorties entre amis avec cette tradition de passer d’un bar à un autre.

- Le fait de vivre en centre ville sans en avoir trop les inconvénients mais je compte bien retrouver ces mêmes conditions de vie sur Rouen.

- Avec ces horaires spéciaux, c’était agréable d’avoir beaucoup de temps de libre en fin d’après-midi.

- un coût de la vie qui, même s’il n’est pas très faible, est tout de même meilleur que en France notamment le prix de l’essence, des légumes et des boissons dans les bars.

 

Qu’est ce que je devrais ne pas regretter de l’Espagne ?

 

C’est peut être un peu tôt pour répondre à cette question mais il y a déjà quelques points qui sont clairs :

- les horaires espagnols : Déjeuners et dîners tard (grosso modo 15h30 et 21h pour moi mais avec des records à 17h30 et 23h).

- Le manque de diversité dans la nourriture.

- La difficulté parfois, à cause de la langue et la non connaissance du pays, pour certaines démarches.

- La télévision espagnole avec peu de programmes de qualité, beaucoup de publicité et des films terminant trop tard.