Tour de Corse

Pour compléter et finir en beauté mon tour de France, je me lance sur le Tour de Corse. Je l’ai fait en Octobre 2014 sur 2 semaines au départ d’Ajaccio. Comme je l’ai fait en 9 jours, j’ai profité du temps restant pour faire une traversée d’Ajaccio à Bastia, via Corte en 3 jours avec retour à Ajaccio en bus. Nuits en campings et voyage en solo avec mon vélo de course avec ma remorque Extrawheel. 

Carte interactive

Vidéo du Tour de Corse (14mn)

Vidéo de la traversée Ajaccio - Bastia (4mn)

Sélection de quelques photos

Compte rendu thématique

Les moments les plus mémorables :  

 

 - La visite de Bonifacio. Le site de cette ville perchée sur cette falaise est vraiment magnifique.

 - Le Cap Corse avec ces minuscules ports comme Erbalunga et Centuri. 

 - Les routes du côté de Porto, que ce soit celle au nord, celle vers Piana ou celle à l’intérieur des terres jusqu’à Evisa.

 - Le tour en bateau depuis Porto pour voir les calanches de Piana et la réserve de la Scandola

 - Le beau temps et le calme en ce début octobre.

 - L’intérieur des terres avec ses changements de végétation suivant l’altitude, ces petits villages isolés et la présence des cochons, vaches et chèvres sur la route.

 

Les moments à oublier :  

 

 - La Nationale 198 entre Porto-Vecchio et Bastia : Sans intérêt et un peu dangereux. Mieux vaut passer par l’intérieur des terres ou prendre en bus pour rejoindre ces 2 villes.  

 - Propriano, Porto-Vecchio m’ont paru sans intérêt.

- Bien se renseigner lorsque l’on est hors saison sur ce qui est encore ouvert ou non. Ne pas hésiter à téléphoner avant de se déplacer. 


Des regrets ?  

 

 - Ne pas avoir eu le temps de monter au col de Bavella.

 - Ne pas avoir eu plus de temps pour voir des plages qui sont au bout d’une impasse ou au bout d’une piste.


Difficultés rencontrées :  

 

 - Je m’attendais à souffrir plus du dénivelé pendant le tour de Corse. En fait, c’est plus à l’intérieur des terres que l’on trouve de très longues montées, parfois pentues.

 - Quelques rares portions de route avec un revêtement très mauvais.

-  On se sent peu en sécurité sur les Nationales. Les voitures et camions ne ralentissent pas pour les vélos. Ils s’écartent s’ils le peuvent sinon passent un peu trop près de vous. Mieux vaut rouler au maxi à droite de la chaussée et éviter d’avoir des remorques trop larges.


Des mésaventures ?  


 - Le 1er jour a été un peu galère : câble de dérailleur desserré, casse de l’attache rapide et une crevaison. De plus, je ne me sentais pas vraiment acclimaté et cette chaleur était dure à supporter dans les montées. Pas de problème les jours suivants.

 - Morsure bénigne d’un chien dans un camping à la ferme qui finalement été fermé.


Quelques impressions générales :  

 

 - Quelques fontaines dans les villages de montagnes ou sur les bords de route.

- Les campings coutent tous entre 8 et 10.5€ pour une personne seule.

- Quasiment pas de pistes cyclables en Corse mais assez souvent des bandes d’arrêt d’urgence assez propres.

  - Il fait nuit vers 19h15 en Octobre et le jour ne revient que 12h après

 

Mes tricheries et autres raccourcis :  

 

 - Aucune. J’ai vraiment fait le tour complet.


Rencontres :  

 

 J’ai eu malheureusement eu peu d’occasions de rencontres. Il y a eu Thomas rencontré chez mon hôte Couchsurfing avec qui j’ai roulé en partie pendant 2 jours et Frédéric de Couchsurfing qui m’a appris quelques facettes de la Corse.

Il y a  très peu de membres de Warmshowers sur l’île et les quelques présents n’étaient pas sur ma route.


Animaux :  

 

 - A 3 occasions, j’ai vu des renards, une fois en plein camping, une autre fois près de St Florent en train de pourchasser un chat et une autre fois en montagne aussi en train de chasser un pauvre chat.

- Dès que l’on est en montagne, il est impossible de ne pas voir des vaches errantes sur le bord de la route, des cochons sauvages et des chèvres.

- N’oubliez pas un masque ou des lunettes de nage car on voit tout de suite des poissons lorsque l’on nage en mer.


Quelques chiffres:  

 

 - 765kms pour le tour de Corse. 203km pour Ajaccio – Bastia

 - Moyenne de 19.4km/h.

 - 10120m de D+ pour le tour de Corse, 4389m de D+ pour Ajaccio - Bastia

 - 600 photos et vidéos.

 - 9 jours de vélo pour le tour de Corse, 3 jours pour Ajaccio - Bastia.

 - Aucun jour de repos.

 - Etape maxi 140km, moyenne 85km.


Gastronomie locale:  

 

On mange bien en Corse et je suis souvent aller au restaurant pour en profiter. A goûter impérativement :

 - La charcuterie, la soupe et la bière Corse.

 - Les ragouts de sanglier.

- Les biscuits et autre figatellu au brocciu

Compte rendu chronologique

 

Samedi 27/09/2014 : Rouen – Ajaccio

 

Dans l’organisation de ce voyage en Corse, il me fallait trouver les meilleures solutions pour aller et revenir d’Orly à moindre frais tout en étant pratique et pour laisser le sac de transport du vélo pendant mon séjour en Corse. Pour le 1er point, j’avais envisagé d’aller à Orly avec ma voiture et la laisser à un de ces nouveaux services qui se chargent de la mettre en location pour compenser les frais de parking et même gagner un peu d’argent. Finalement, j’ai trouvé des covoiturages à l’aller et au retour directement depuis ou jusqu’à chez moi. Pour le 2ème point, j’avais d’abord sollicité une personne de Warmshowers d’Ajaccio qui s’est ensuite désistée. J’ai alors contacté une personne de Couchsurfing qui voulait bien m’héberger les 1ères et dernières nuits et garder mon sac à vélo le temps de mon séjour.

 

7h30, rendez-vous devant chez moi avec Philippe et sa femme qui vont à Colmar à un mariage. Je leur ai payé 2 places car mon sac prend pas mal de place. Il était convenu qu’ils me déposent à la gare d’Antony du OrlyVal. Finalement, j’ai bénéficié de leur erreur de programmation de GPS et c’est finalement directement à Orly Ouest qu’ils m’ont déposé, 3h à l’avance sur mon vol. Vol superbe au-dessus d’une France sans aucun nuage avec notamment de très belles vues sur les Alpes, le plateau du Vercors et du Diois puis de la côte d’Azur avant de commencer déjà la redescente.  On longe ensuite la réserve de la Scandola avant de faire un virage serré pour atterrir à Ajaccio, face à la mer. J’attends près de 40mn un bus qui fait la navette vers le centre-ville pour 4.5€. Je descends à la gare qui propose une consigne de bagage pour 5.1€. Finalement, je décide de prendre un autre bus pour aller directement chez mon hôte Couchsurfing. J’arrive un peu avant lui et l’attend donc devant son immeuble tout neuf. Je suis reçu par Frédéric qui me fait tout de suite confiance car il part faire une course pendant que je remonte mon vélo sur sa terrasse. Il est un membre très actif de Couchsurfing et reçoit régulièrement du monde. Ce soir-là, il s’est un peu mélanger les pédales dans ces invitations puisqu’il avait confondu ma demande et celle de Thomas qui voyage aussi à vélo et qui arrivera en début de soirée. Mais pas de problème pour lui, il peut nous recevoir tous les 2. Thomas voyage sur un vélo pliant avec une grosse remorque à 2 roues. C’est son premier voyage à vélo et il s’est vite rendu compte qu’il était trop chargé (il transporte du matériel de plongée et de randonnée)  pour faire de longue distance. Il va donc de ville en ville en bus puis sillonne dans les alentours en vélo avant de changer de coin. Soirée passée à table, Frédéric nous parlant de ses passions pour le foot corse, le basket et les comics américains. Il a un double travail d’enseignant en cours particulier et surveillant de nuit dans un établissement spécialisé.

 

Dimanche 28/09/2014: Ajaccio – Propriano, 87.5km 1124m D+

 

Comme prévu, Frédéric est encore endormi  ce matin. Je prends mon petit-déjeuner avec Thomas puis partons ensemble car nous avons convenu de rouler ensemble au moins jusqu’à Porticcio. Nous rejoignons le bord de mer puis une courte piste cyclable. J’improvise ensuite un détour au plus près de la côte pour éviter de prendre la route nationale. On se retrouve vite dans une situation que je connais bien : zone habitée se terminant en impasse mais avec une sorte de chemin qui nous ramène sur la Nationale. Ensuite, on n’a plus le choix, il faut suivre cette nationale en 2x2 voies où les voitures roulent jusqu’à 90km/h. Heureusement, bien souvent, on peut rouler sur la bande d’arrêt d’urgence. On contourne ainsi la piste de l’aéroport. Quelques kilomètres plus loin, on quitte la nationale pour rejoindre la route de bord de mer qui nous mène à des sites touristiques comme Porticcio puis la belle presqu’île d’Isolella. J’ai depuis le départ quelques problèmes lors du changement des vitesses arrière. Je me rends compte que le câble de dérailleur n’est pas assez fixé fermement et répare donc ce petit problème.   Je quitte Thomas au niveau d’un beau site de cette presqu’île avec des tas de rochers  de toute forme donnant sur une belle vue du golfe d’Ajaccio. Je prends son numéro de téléphone car nous pourrions nous retrouver le lendemain à Bonifacio. Je m’achète un peu plus loin dans une boulangerie un sandwich puis part en montée en direction de la D155. Dans la première pente, l’attache rapide de la chaine se défait. Je ne retrouve qu’une partie mais j’ai heureusement une attache de rechange dans mes affaires. Je peux donc repartir sans problème pour cette première grimpette qui me mène jusqu’au col de la Punta di Pozzi avec une belle vue sur le golfe d’Ajaccio. Je m’arrête pour pique-niquer dans un petit commerce. Il fait chaud et un peu d’ombre me fait du bien. L’après-midi sera dure avec pas mal de grimpettes et une chaleur (27-28°C) auquel je ne suis plus habitué. Bref, je ne me sens pas acclimaté et j’aurai besoin de quelques pauses pour finir cette journée à Propriano. Je passe d’abord au camping de Colombo qui est bien ouvert en cette fin de saison mais il me faut attendre 16h30, l’ouverture de l’accueil. J’en profite donc pour aller visiter la ville que je trouve vite sans grand intérêt. Je fais une pause sur un banc donnant sur le port. Un petit vieux vient s’installer à côté de moi et profite de l’étrangeté de mon vélo avec sa remorque pour engager la communication. Nous bavardons un bon bout de temps. Il me parle de son passé de VRP en Corse et de celui de footballeur pro au Havre. Il radote parfois un peu en me racontant des souvenirs du tour de France. Me dis un peu des bêtises comme celle que je pourrais faire aussi le tour de France (la compétition) avec l’entrainement que je dois avoir en vélo. Mais il est sympathique et  il me donne quelques conseils sur les sites à voir lors de mon tour de Corse. Je termine ensuite mon tour de Propriano, petite ville sans trop de charme avant de retourner au camping. Nuitée pas trop chère. Le camping est quasi-désert. Les emplacements sont en terrasse sur de la terre. On me conseille à l’accueil une auberge située à 1km de là. Je fais un petit tour à pied vers la plage pour voir le coucher de soleil avant d’aller à cette auberge située à l’intérieur des terres. Peu de clients à l’intérieur. Je suis accueilli par un serveur bien corse dans le sens où il me trouve bien pressé de commander alors que lui souhaite prendre le temps de m’expliquer  certains plats. Je commande un menu avec une salade composée, un ragout de sanglier aux champignons et olive et une bonne glace.  Retour au camping à pied. Heureusement que j’ai une lampe frontale car il fait déjà nuit noire. La particularité de prendre ces vacances en Octobre et à l’est de notre fuseau horaire c’est qu’il fait nuit vers 19h15 et que le soleil ne se lève que 12h plus tard.

 

Lundi 29/09/14 : Propriano – Bonifacio, 67.8km 1070m D+

 

Direction Sartène par la nationale, le ventre creux car je ne trouve pas de commerce ou boulangerie ouvert sur ma route. Ce n’est pas très agréable de rouler sur cette voie rapide. Les camions et voitures roulent vite sans faire vraiment d’écart pour me dépasser. Je roule le plus à droite possible, sur la bande d’arrêt d’urgence lorsqu’elle est présente. L’arrivée sur Sartène est une longue côte de 3 ou 4 km. Je m’arrête à une boulangerie pour un petit-déjeuner avant de visiter rapidement cette belle petite ville avec ses hautes habitations anciennes. La suite de la route est beaucoup plus agréable. Les pentes se font moins fortes et le trafic moins dense. J’arrive au col de Roccapina (149m) qui donne sur une belle vue sur la petite baie de Roccapina surplombé du majestueux Lion du même nom, rocher naturel ayant la forme d’un lion couché surmonté d’une couronne.

 

Dans la redescente après ce petit col, je me fais doubler par une Google Car roulant bien vite. Peut-être que je serais en photo dans leur prochaine mise à jour de Google Street View ! On commence à imaginer au loin la présence de Bonifacio. En tout cas, je suis étonné de constater que l’on voit si bien une bonne partie de la Sardaigne. On rentre ensuite un peu à l’intérieur des terres par de longues lignes droites. Pause Coca dans une station-service avant un dernier petit col dans le maquis (Bocca de Arbia à 126m) avant de descendre vers Bonifacio. L’approche est chouette car on arrive par une sorte de goulet avec des falaises de calcaire typiques de ce site. Il n’y a que 2 zones en Corse ainsi avec du calcaire : Bonifacio au sud et St Florent au nord. Je m’arrête au camping de l’Araguina situé un peu avant le port.  J’installe ma tente puis pars vers la ville pour déjeuner puis visiter la cité. Je fais des courses dans un supermarché situé non loin du port et déjeune sur les quais. J’accroche ensuite le vélo afin de continuer à pied ma visite.  Le site est superbe et encore très fréquenté par de nombreux touristes. Qu’il est dur de monter ces nombreuses marches pour rejoindre la citadelle après 77km de vélo dans les pattes ! Passage par le cimetière marin. Ici les cimetières sont assez différents de ceux du continent. Chaque famille possède un grand caveau et les tombes isolées sont assez rares. On retrouve parfois ces types de caveaux hors de cimetières, juste le long de la route.  Je prends ensuite un billet combiné pour l’escalier du Roi d’Aragon et le bastion.  Cet escalier est vraiment impressionnant : 187 marches et une pente de 45 degrés.  Il a été taillé à même la falaise pour descendre jusqu’à une source située dans une grotte que l’on rejoint ensuite par une corniche, elle aussi taillée dans le calcaire de la falaise. La remontée est très sportive. Je m’aide bien de la rampe car j’ai plus beaucoup de force dans les jambes. La visite du bastion est moins courue car moins intéressante. Non loin de là, on arrive à apercevoir ces quelques maisons qui surplombent la mer. Je retourne ensuite au port, tout en observant un immense yacht qui manœuvre pour prendre une place. J’achète ensuite une place (17.5€) pour un tour en bateau d’une heure pour aller voir Bonifacio et ses falaises depuis la mer. Le départ ne se fait pas tout de suite car la compagnie cherche à le remplir un peu plus.  Le tour commence vers l’ouest avec le phare de Madonetta, puis l’on rentre de justesse dans la grotte marine de Sdragonato.  Le plafond est ouvert et son ouverture représente la forme de la Corse. On passe ensuite dans la calanque de Paraguano avant de retourner vers Bonifacio. La vue sur les falaises et ces maisons accrochées en haut est superbe. Il parait qu’il n’y a pas de risque d’effondrements pour plusieurs centaines, voire milliers  d’années encore car ce calcaire est particulièrement solide. On rebrousse chemin après avoir vu le Grain de Sable, énorme pant de falaise tombé en mer. Les commentaires faits en live sont truffés de jeux de mots qui font sourire. Je retourne ensuite au camping où je retrouve Thomas. Nous dînons ensemble dans une pizzéria donnant sur le port. Il part ensuite visiter la citadelle de nuit pendant que je vais me coucher. En rentrant au camping, je suis étonné de voir un renard qui gambade à travers les tentes. J’en verrai 2 autres les jours suivants, à St Florent et à l’intérieur des terres, les 2 fois en train de chasser de pauvres chats apeurés.

 

Mardi 30/10/14: Bonifacio – Solenzara,  11.7km 1255m D+

 

Thomas me demande s’il peut m’accompagner jusqu’à Porto-Vecchio. Au début, je pensais qu’il serait avec sa remorque et qu’il ne pourrait pas me suivre. Mais il m’explique qu’il compte rouler sans puis revenir le soir même à Bonifacio.  Nous partons donc vers le sémaphore de Pertusato. La route est un peu défoncée mais la vue sur Bonifacio et la Sardaigne est superbe. Nous continuons ensuite vers le golf de Sperono où l’on devine de riches villas cachées par la végétation. Demi-tour face à l’île de Piana et son petit bac reliant l’île de Cavallo. On rejoint ensuite la nationale par l’intérieur des terres.  On retrouve ainsi un trafic un peu stressant. On roule donc un bon train pour s’en échapper quelques kilomètres avant Porto-Vecchio afin de faire le tour de la presqu’île situé au sud est et qui va nous mener jusqu’à la plage paradisiaque de Palombaggia. La plupart des accès ont l’air assez secrets ou privés. Le dernier accès ne peut pas être loupé. Il donne sur d’immenses parkings qui sont aujourd’hui bien déserts. La baignade est délicieuse, l’eau devant être encore à 24 ou 25°C. Je quitte Thomas après on pique-nique car il compte rester un peu plus longtemps.  Je serais ensuite un peu déçu par Porto- Vecchio. Ça n’a pas la grandeur et la beauté de Bonifacio. Je continu donc ma route en essayant de longer au plus la côte. Mais par ici, c’est une profusion de résidences hôtelières, résidences privées et autres clubs de loisirs. Il reste tout de même quelques belles plages. A Ste Lucie de Porto-Vecchio, je retrouve la nationale 198. Mon objectif est maintenant de bien rouler pour m’avancer le plus possible du Cap Corse que je compte rejoindre le lendemain. Je n’ai pas planifié mon étape et vois qu’un camping devrait être ouvert du coté de Solenzara. C’est donc un peu la tête dans le guidon que j’avale 25km sans grand intérêt jusqu’au camping des Eucalyptus au nord de Solenzara. Il est situé en plein sur la plage. Je me fais ma popote car  il n’y a pas d’autre solution de restauration dans le coin. Dans ce cas mon repas n’est pas terrible mais il est calorifique et bien hydratant : Soupe espagnole (portion de 2 personnes), nouilles chinoises et raisin corse dont j’apprécie le goût beaucoup plus marqué que celui d’Italie.

 

Mercredi 01/10/14 : Solenzara – Marine de Pietracorbara,  140km 833m D+

 

J’ai une longue route pas amusante qui m’attend pour atteindre le cap Corse. Heureusement, il y a souvent une bande d’arrêt d’urgence assez propre où je peux rouler. La route n’est pas complètement plate mais j’arrive à tenir une bonne moyenne.  Pause pique  à Moriani Plage un peu désagréable car pas mal de petites plantes piquantes s’agrippent à mes vêtements. A l’approche de l’aéroport de Bastia, j’entre sur une  voie rapide très récente, non interdite aux vélos visiblement. Je la quitte à la première sortie pour rejoindre le lido de Bastia, longue bande étroite entre mer et étangs. Quelques gouttes de pluie me font m’arrêter et attendre à  l’abri à un arrêt d’autobus. Plus loin, une bonne piste cyclable me conduit jusqu’à la fin de ce lido. Je fais quelques petites courses à une supérette avant d’aller affronter le trafic entrant dans Bastia. Je roule parfois sur le trottoir pour me sentir plus en sécurité. Demi-tour obligé à l’entrée du tunnel qui passe sous la citadelle. Il me faut donc monter jusqu’à la vieille ville qui me plait bien avec notamment cette belle citadelle et le vieux port juste en contre-bas. Je passe ensuite par la jolie place de St Nicolas qui donne sur le débarcadère des ferrys. Ensuite, on entre directement sur cette petite route qui fait le tour du cap Corse. Arrêt photos au beau village et port d’Erbalungna. Je continue ma route, très agréable jusqu’au camping de la marine de Pietracorbara. Situé à 500m de la mer, je le trouve vite à mon goût : large prairie pour les tentes et les campings cars (la plupart des autres campings corses ont des sols en terre ou sable), sanitaires propres et bien équipés (PH et musique d’ambiance dans les douches), wi-fi gratuit, piscine, bar et restaurant (malheureusement fermés en cette fin de saison). Il pleuvra un peu durant la nuit.

 

Jeudi 02 /10/14 : Marine de Pietracorbara  - St Florent, 96km 1544m D+

 

La route reste agréable et relativement plate jusqu’à Macinaggio. Des randonneurs se préparent à suivre le chemin des douaniers. Pour ce qui me concerne, une belle grimpette m’attend pour atteindre les 248m puis, après une descente, une autre montée pour le col de la Serra  351m. De là, on voit bien la côte occidentale et notamment le petit port de Centuri que j’ai prévu d’aller voir. Je reste prudent lors de la descente car la chaussée n’est pas toujours très bonne. Je me fais doubler par un groupe de 4 cyclistes qui voyagent sans bagages car, je le verrai au niveau du port, c’est leurs femmes qui les suivent en voitures. Petites courses au village pour un pique-nique avec vue sur ce joli petit port. La reprise est dure. La route monte et il fait chaud. Néanmoins les paysages sur la côte, les marines avec leur plage et les villages comme Pino ou Nonza sont superbes. De plus il y a vraiment peu de circulation. J’arrive bien fatigué à St Florent qui sonne la fin du Cap Corse. Je m’installe au camping de U Pezzo puis pars à pied le long de la plage pour aller au centre-ville.  Je mange dans le restaurant « La Caravelle » que j’ai trouvé d’un bon rapport qualité prix. Retour dans le noir au camping.

 

Vendredi 03/10/14 : St Florent – Calvi, 72.4km 1010m D+

 

Au programme de ce matin, la traversée du désert des Agriates, vaste étendue de maquis protégée . Route très agréable et très calme avec de beaux paysages. Ça monte pas mal mais les pentes sont assez douces. Changement d’ambiance ensuite lorsque l’on rejoint la Nationale en direction de l’île Rousse. Le centre-ville étant encombré d’un marché, je décide dans un premier temps d’aller faire un tour jusqu’au phare de la Pietra. La route n’est pas interdite aux vélos. Retour ensuite en ville et achat d’un sandwich dans une boulangerie que je mangerais sur la place centrale. Je rejoins ensuite Calvi par la Nationale et m’installe au camping de la Clé des Champs, situé à l’entrée de la ville. Je profite de l’après-midi pour aller me balader à pied dans la citadelle en passant par la plage et le port. Un vent fort s’est levé et quelques kite surfeurs en profitent.  Dans les petites rues de la citadelle, ce vent est parfois un peu désagréable. Je me régale d’une bonne glace saveur figue et noix, une spécialité locale. Je fais ensuite quelques courses avant de rentrer au camping.

 

Samedi 04/10/14 : Calvi – Porto, 90km 1482m D+

 

La route qui suit la côte est maintenant la départementale D81B, très tranquille et pas trop dure. On a régulièrement de belles vues sur la mer. La chaussée n’est malheureusement vraiment pas terrible sur un bonne dizaine de kilomètres.  Je fais un petit détour pour aller voir Galéria, petit village bien tranquille en bord de mer. J’y fais ma pause pique-nique. Longue montée ensuite pour passer le  col de Palmarello à 408m et pour quitter la Balagne. Les paysages deviennent ensuite magnifique puisque l’on commence à voir les falaises de la réserve de la Scandola avec leurs tons rouges intenses.  La route surplombe parfois la mer et il vaut mieux ne pas avoir le vertige. Les kilomètres défilent ainsi facilement tellement je suis subjugué par le paysage. J’arrive à Porto et fais le détour pour aller voir le port. Je me renseigne auprès de différentes compagnies proposant des balades en bateaux pour savoir s’il y a des excursions en fin d’après-midi. Malheureseument, il n’y a plus assez de touristes en ce moment pour remplir les bateaux. Je réserve donc un grand tour de 3h pour la lendemain à 13h30 (42€ au lieu de 46€ car il n’y a pas d’arrêt à Girolata). Petite pause glace et soda dans un café avant d’aller trouver un camping ouvert. Le municipal est fermé et je m’installe finalement à celui nommé « Le Porto », un petit camping installé dans un ancien verger donc avec des emplacements en terrasse. Il ferme pour la saison le lendemain soir. Retour à Porto en soirée pour aller voir le coucher de soleil depuis la tour Génoise puis pour dîner au resto.

 

Dimanche 05/10/14 : Porto – Piana, 13km 617m D+, et Porto – Evisa AR, 50km 986m D+

 

Je laisse pour une fois mes affaires et ma remorque au camping pour aller faire une virée à l’intérieur des terres, jusqu’au village d’Evisa le longue des gorges de la Spelunca, une longue montée de 21km, en principe pas trop pentue car le point culminant de ma virée sera à environ 900m. La montée est effectivement agréable avec peu de circulation et un beau paysage environnant. Je découvre que cette route sera fermée un jour de la semaine suivante pour une spéciale de rallye du tour de Corse Historique. Il va falloir que je me renseigne sur leurs parcours pour ne pas être bloqué les jours suivants sur d’autres tronçons de route.  Rapidement je croise mes premières vaches sur la route puis un troupeau de cochons sauvages noirs. Ensuite, ce sera des chasseurs. L’un deux redescend dans la vallée avec un sanglier mort accroché sur le pare-buffle de son 4X4. A un point de vue, j’engage la conversation avec un photographe qui m’a l’air bien équipé. Mais il me parle un peu trop de technique ne se rendant pas compte que je n’y connais pas grand-chose. Un peu plus loin, j’arrive à Evisa dont la chaussée est en train d’être refaite. Village sans trop de charme que je traverse pour rejoindre le croisement avec la D84. Puis, je fais demi-tour, m’achète un cake à Evisa car j’ai peu mangé ce matin puis entame prudemment cette longue descente pour rentrer à Porto. Vers la fin, je change un peu mon parcours pour remonter vers le village d’Ota. Je double un troupeau de chèvres dans la descente. Après une remontée, je me retrouve devant un panneau « Route fermée ». Il est même précisé qu’elle est interdite aux piétons. Je m’avance un peu pour voir. Une bonne partie de la route est effondrée mais on peut tout de même passer à pied. Plus loin, c’est un éboulement de cailloux qui barre la route. Je passe quand même et rejoins le village avant la dernière descente vers Porto. Retour au camping pour une douche puis je retourne en vélo à Porto pour déjeuner d’un sandwich et être à l’heure pour l’excursion en bateau qui part à 13H30. Je prends place à l’avant de ce bateau hybride (il sera en mode électrique dans quelques zones de la réserve de la Scandola) qui est loin d’avoir fait le plein. Il fait même ½ tour juste après être partie pour récupérer 4 retardataires. Nous partons d’abord du côté des Calanches de Piana que l’on va longer jusqu’au Capo Rossu. On y découvre des tas de grottes marines impressionnantes. Je suis content de découvrir ces endroits car en Août 1999, lorsque j’avais fait ce stage de kayak de mer avec l’UCPA, on était censé par-là lors de notre raid itinérant mais le vent trop n’avait pas permis de faire ce tour. On traverse ensuite la baie pendant une bonne demi-heure pour rejoindre la réserve de la Scandola. La roche y est différente car elle est clairement volcanique. On voit même des orgues de basalte. Nombreuses grottes aussi de ce côté de la baie. C’est vraiment superbe de voir ces falaises hautes de 100m tombant ainsi dans la mer. Petite virée ensuite vers Girolata, village accessible uniquement par un chemin ou par la mer avant de rentrer à Porto. Comme à Bonifacio, le guide au micro est plein de jeux de mots, de moqueries. Les étrangers n’ont pas du tout comprendre. De retour à Porto, je rentre au camping pour plier ma tente. Ce camping ferme ce soir même et j’ai bien l’impression d’être le dernier à partir. Il est 17h30 et j’ai une bonne heure pour monter à Piana avant qu’il ne fasse nuit. Belle vue sur Porto avant de rentrer dans cette portion de route qui est probablement l’une des plus belles de France. Les falaises prennent toutes leurs couleurs orangées avec le soleil couchant mais dans mon sens, je l’ai plutôt de face. Il me faut donc regarder en arrière pour bien profiter de ce superbe spectacle.  J’arrive ensuite à Piana et m’oriente vers le gîte où j’ai prévu de dormir. Malheureusement, une dame me répond assez sèchement  qu’il est fermé. J’aurais dû les appeler avant pour ne pas avoir cette déconvenue. Je continue de grimper sur les hauteurs de Piana, espérant trouver un lieu de bivouac. La route n’est bordée que de résidences et je sens qu’il ne va pas être facile de trouver. J’envisage de m’installer sur le chantier d’une villa en construction mais cela n’a vraiment pas l’air terrible. Finalement, au bout d’une impasse, je trouve à proximité d’une maison visiblement inoccupée, un terrain bien caché par des arbres donnant sur une superbe vue sur la presqu’ile de la Scandola. Je plante ma tente sur une zone plane cachée par des arbousiers. Je reste discret car j’entends les locataires d’une maison à proximité. Le coucher de soleil sera malheureusement un peu gâché par des nuages à l’horizon. J’ai de coin de faire un repas copieux avant de passer une relativement bonne nuit.

 

 

 

Lundi 06/10/14 : Piana – Iles Sanguinaires, 87km 1183m D+

 

Je descends à Piana pour prendre un petit-déjeuner à un bar et profiter de leurs toilettes. Visite rapide ensuite du village avant de reprendre la route en direction de Cargèse. J’avais le souvenir, dans l’autre sens d’une route très pénible car étroite et tortueuse mais finalement, je la trouverai très agréable. Peut-être que depuis 1999, la chaussée a été refaite. Je fais un long arrêt à Cargèse pour visiter les 2 églises, orthodoxe et latine qui se font face et pour faire quelques courses. Je continue ma route jusqu’à Sagone puis la plage de Triu Fontanella, souvenir de mon 1er séjour en Corse avec des stages de plongée et de kayak de mer en Août 1999. Bain et pique-nique sur cette grande plage déserte.  Dans l’après-midi, je croise pas mal de voitures de rallye qui rejoignent Porto. Avant d’arriver à Ajaccio, il faut grimper la bocca San Bastiano haute de 465m. Puis je bifurque sur la droite pour prendre de petites routes avec moins de circulation. Il me faut alors passer le col de Carbinica pour enfin redescendre vers Ajaccio. Je me dirige vers les Sanguinaires car j’ai repéré un camping qui devrait être ouvert. Manque de bol, il est fermé. J’aurais vraiment dû me renseigner avant. J’y fais le plein d’eau car il va maintenant falloir que je trouve un coin où bivouaquer.  Comptant sur ma bonne étoile, j’espère bien trouver un lieu du côté des Sanguinaires. A priori, au début, cela semble mal parti. L’endroit est très touristique et protégé. Je monte une courte piste et découvre des cabanons très discrets qui sont tous fermés. Il n’y a pas de panneaux d’interdiction ou d’indication de zone privée. Je tente donc le coup, toujours en essayant d’être le plus discret possible. Grace à ma poche à eau de 2l, je me prends une petite douche. Balade vers le bout de la presqu’île après le dîner. Quelques gouttes de pluie en début de nuit me font changer d’emplacement pour aller sous une tonnelle.

 

Mardi 07/10/14 : Iles Sanguinaires – Col de Vizzanova, 92.3km 2111m D+

 

Je retourne vers  Ajaccio que je visite rapidement car je n’ai pas vraiment la tête à cela. Il me faut trouver de l’eau et je sais déjà que ma journée sera longue avec pas mal de dénivelé puisque je commence ma traversée de l’île jusqu’à Bastia. Au début, j’avais pensé aller à Bastia en bus puis revenir en vélo mais avec une arrivée à 18h j’aurais aimé trouver un logement via Warmshowers ou Couchsurfing que je n’ai pas réussi à trouver. Je m’arrête à un petit supermarché à la sortie d’Ajaccio pour compléter mes provisions et faire le plein d’eau. J’ai l’impression de partir pour un nouveau tour de Corse car j’emprunte la même Nationale qu’il y a 10 jours. Mais lorsque je bifurque, je me trompe de direction et pars sur la Nationale en direction de Bastia alors que je cherche à éviter au maximum cette route. Je rebrousse donc chemin après 2 kilomètres pour rejoindre cette petite route D3 qui commence à Cuara et qui va monter régulièrement via les villages d’Ocana, Tolla et Bastelica jusqu’à atteindre le col de la Scalella à 1193m. La montée est régulière et agréable bien qu’il fasse chaud. Passage à la Bocca de Mercuju (716m) avant de redescendre un peu à Tolla où je pique-nique avec la vue sur son lac. On rentre ensuite dans les gorges de Prunelli pour rejoindre Bastellica où je m’offre un panaché à un bar, juste en dessous de la statue de Sampiero Corso, héros pour les Corses car il a combattu la domination génoise sur l’île au XVIème siècle. La route est barrée juste à la sortie du village mais heureusement je peux passer à côté des travaux. Ouf, je ne me serais pas vu faire demi-tour après ces 30km depuis Ajaccio. En changeant l’altitude, la végétation change mais aussi la saison car on voit bien les premières traces de l’automne : châtaignes et feuilles sur le route. Je croise de nouveau des cochons sauvages, des vaches, un renard et me fait doubler par quelques groupes de motards allemands et espagnols. Je suis soulagé d’arriver au col de la Scalella mais ce qui me plait moins est que tout ce que je vais à présent redescendre, soit environ 600m, il va falloir les remonter pour franchir ensuite le col de Vizzanova. Je ne sais pas encore où je vais dormir ce soir. L’auberge que j’ai appelé le matin même, est fermée et m’a seulement orienter vers une chambre d’hôte assez chère. Cela commence à me stresser un peu. La descente est agréable mais je suis encore prudent entre la terre ou le sable présent parfois sur la chaussée et les animaux qui y déambulent. A un moment, je suis soulagé de voir un panneau indiquant un camping à la Bergerie qui semble bien équipé avec piscine et wi-fi. Mais pour le rejoindre il faut emprunter une piste en terre qui descend fort. Je me trompe d’ailleurs de piste et fini sur un chemin qui se termine verticalement sur 5 mètres de hauteurs. La descente est un peu acrobatique et je suis couvert de terre. J’arrive finalement à cette bergerie qui semble minable. Je suis entouré des 4 chiens qui m’aboient dessus. Pendant que je demande si le camping est ouvert, l’un d’eux me mordille le haut du mollet ce qui ne semble pas déranger la jeune fille qui me répond que le camping est fermé. Je suis fâché par cette galère dans lequel je me suis mis alors que je rêvais d’une étape salvatrice après cette dure journée. Je dois donc remonter à pied cette piste de terre pentue avec ces cons de chiens qui continuent de ma gueuler dessus. Je ramasse un caillou au cas où ils s’approcheraient de nouveau un peu trop.    A Bocognano, je me renseigne à l’office de Toursime pour des possibilités de logement. Il n’y a rien au village mais j’aurais surement du choix à Vivaria soit de l’autre côté du col de Vizzavona. Je rassemble donc mes forces pour cette nouvelle montée de près de 600m. Je suis la route touristique dans un premier temps mais dois forcément rejoindre par la suite la Nationale qui grimpe fort. Les derniers hectomètres sont durs. Je suis sur les plus petits développements de mon triple plateau. J’arrive au col vers les 17h et commence à me couvrir pour entamer la descente vers Vivario. Mais 1km après, je m’arrête devant l’auberge « U Montagneru ». Après renseignement, ce sera finalement ici mon étape salvatrice car ils proposent bien le logement et la restauration. La ½ pension est à 43€ avec nuit en gîte. Il y a aussi moyen de camper. Je me retrouve seul dans un cabanon tout neuf de 6 lits. Après une bonne douche, je fais un peu de lessive à la main et profites du sèche-serviette pour sécher mes affaires. Le repas sera typiquement Corse : Soupe Corse, plat de gros haricots blancs et morceaux de copa, gâteau à la châtaigne, le tout arrosé d’une bonne bière Pietra, puis d’un verre de vin de framboise offert et d’un quart de vin. Cette première nuit dans un lit depuis 10 jours sera bien agréable.

 

Mercredi 08/10/2014 : Col de Vizzanova – Corte, 42.2km 466m D+

 

Petit déjeuner copieux le lendemain matin. Je laisse au gérant le livre que je viens de finir : « Premier de cordée de Frison-Roche » Il devrait être apprécié ici car l’auberge est située exactement au milieu du  tracé du GR20. Comme mon étape de ce jour devrait être courte et à profil descendant pour rejoindre Corte, je commence ma journée par une petite rando à pied pour aller jusqu’à la cascade des Anglais. On emprunte pour cela le GR20 et je me rends ainsi compte que c’est vraiment un chemin pas facile : cailloux et racines et pas mal d’occasion de perdre la trace. La balade dure 20mn et on arrive dans un beau vallon avec des piscines naturelles et cette belle cascade. De retour à l’auberge, je reprends ma route en vélo : J’ai mis mes manchettes, mon gilet jaune et allumé ma lampe rouge pour être bien vu des voitures. La route est agréable et c’est un plaisir d’avancer en roue libre. Le Tour de Corse historique ne doit pas passer bien loin aujourd’hui car je vois des tas de camions d’assistance au-dessus de Vivario prêts à changer les pneus des voitures. La partie de plaisir s’arrête du coté de Venaco car il faut remonter un bon 300m de dénivelés. Je ne m’y attendais pas et la reprise est rude ! Ensuite, c’est une longue descente sur Corte dont on ne devine la citadelle qu’au dernier moment. Je passe devant un hôtel qui propose des chambres à partir de 29€. Il est malheureusement complet. En fait, j’ai bien l’impression qu’il sert un peu de résidence universitaire. Puis pour la 3ème fois, je me fie à une mauvaise information et pars vers le camping de Santa Barbara à 4km au sud. Il est fermé ! Appel au syndicat d’initiative. Le seul ouvert est le « U Sugnu » à l’entrée des gorges de la Restonica et à proximité du centre-ville.  Avant de m’installer, je pique-nique à la gare de Corte. Je sais bien que malheureusement les vélos sont interdits dans les trains mais je pars me renseigner au guichet car je vois un logo vélo sur un wagon. Mais la réponse que l’on me fait est sèche : C’est interdit, c’est comme ça, un point c’est tout. Je visite la ville l’après-midi, notamment la citadelle et son musée Corse mais j’ai un peu de mal à m’y intéressé. Je suis fatigué et préfère me balader et aller boire un verre en ville, tout en observant le quotidien des gens. Je goutte une bonne figatellu, pâtisserie fourrée au brocciu. Je retourne le soir même en centre-ville pour un bon resto « Chez Jo » avec un menu (charcuterie corse, civet de sanglier aux tagliatelles et glace) d’un très bon rapport qualité-prix.

 

Jeudi 09/10/2014 : Corte – Bastia, 88km 1290m D+

 

Direction Bastia par les petites routes dans la mesure du possible. J’emprunte la D18 qui monte jusqu’à la bocca d’Ominanda. Belle descente ensuite via Castirla avant de rejoindre la Nationale193 que je dois suivre jusqu’à Pont Leccia. J’y fais des courses pour mon pique-nique puis suis sur 2 kilomètres la N197 avant de bifurquer sur la D105, petite route en montée sur 25km pour atteindre le Col de Bigorno à 885m. Un denivelé de 580m sur une telle distance devrait être facile, me dis-je mais c’est sans compter que parfois la route redescend un peu. La route file à travers le maquis avec de belles vues dégagées sur la vallée puis sur des villages perchés, notamment Lento qui capte mon regard. Je pique-nique à Bigorno auprès d’une fontaine bien fraiche avant d’en terminer avec ce col. Longue descente très plaisante par la suite jusqu’au village de Murato avec sa belle église pisane de St Michel. Les murs en calcaire de St Florent et grès de la région forment un immense damier. Les sculptures sont fines et imagées. Le gardien donne quelques explications intéressantes : la toiture a été refaite à la fin du XIXème mais suivant un style qui n’a rien n’à voir avec la région. Il m’apprend qu’il n’y a jamais d’araignées dans les charpentes en châtaignier car elles détestent le tanin de ce bois.  Le temps est devenu bien gris et moite. C’est du marin. Je continue ensuite ma descente sur Bastia via le défilé de Lancone jusqu’à Biguglia. De là, il me faut me frayer dans le trafic et les zones commerciales pour rejoindre le lido où se trouve le camping San Damanio, grand et luxueux mais bien calme. Je profite de la piscine et du wi-fi. Je me fais ma tambouille, la dernière de ce séjour en Corse.

 

Vendredi 10/10/2014 : Bastia - Ajaccio

 

 La journée va être tranquille car mon seul impératif est de prendre le bus de 15h pour rentrer sur Ajaccio. Je profite donc encore de la piscine, vide ma bouteille de butagaz (interdite dans l’avion) et plie mes affaires. Je retourne à Bastia et vais directement à la compagnie de bus (Eurocorse voyages) que j’ai un peu de mal à trouver. Pas de problème pour avoir un billet (21€ pour moi + 9€ pour le vélo). Je peux même laisser ma remorque et mes bagages à leur bureau pour aller visiter un peu mieux Bastia. Je me balade ainsi dans des quartiers que je n’avais pas encore vu ou trop rapidement. Je déjeuner dans un salon de thé faisant aussi les sandwichs. Je fais aussi quelques courses de souvenirs : biscuits corse, confiture de figue et de noix et un autocollant à mettre sur mon frigo. Le départ du bus se fait à 15h. Il n’y a que 6 passagers et le vélo trouve sans problème de la place dans la soute. Le trajet dure normalement 3h. Petite pause à mi-chemin au col de Belle Granaje. Le chauffeur attend le bus faisant le trajet inverse et les chauffeurs s’échangent alors leurs volants, chacun rentrant donc d’où ils viennent. Dans la montée vers le col de Vizzanova, le moteur montre des signes d’échauffement anormal. Le chauffeur doit donc s’arrêter pour le laisser refroidir avant de repartir. Nous arrivons avec 30mn de retard à Ajaccio mais cela m’importe peu car je ne suis pas attendu par mon hôte de Couchsurfing avant 20h. Je ne mange pas loin de chez sur la terrasse d’un camion pizza. Frédéric me retrouve 13 jours après  avec une barbe d’autant de jours.  Il me faut maintenant préparer mon sac pour mon retour le lendemain. Je téléphone pour réserver un taxi à 9h en précisant que je transporte un vélo.

 

Samedi 11/10/2014 : Ajaccio - Rouen

 

En fait, il ne s’agit pas d’un taxi mais d’un minibus. Discussion sympathique avec le chauffeur adepte de trails et de VTT mais à l’aéroport il m’annonce 30€ pour le prix de la course. Tout cela pour à peine 5km ! J’essaie de négocier mais ce n’est pas possible. Je n’aurais pas dû préciser que je transportais un vélo ou, tout du moins, aurait dû demander le prix à l’avance. Cette mésaventure reflète bien le sentiment mitigé que j’ai eu sur l’accueil des corses. Parfois sympas mais parfois aussi assez strictes. Ils nous font bien sentir que l’on n’est pas de leur « pays », juste des touristes venus dépenser notre argent. Vol retour sans problème. Mon billet était avec Air France mais le vol s’est déroulé sur un Air Corsica. Les sièges sont un peu plus serré. On a le droit à des commentaires en corse, français et anglais. A Orly, je récupère mon vélo au tapis des bagages hors normes. Je prends ensuite un Orlyval pour Antony puis un RER B vers La Plaine Stade de France où j’ai un rendez-vous à 14h pour un covoiturage jusqu’à Rouen. Je déjeune d’un sandwich et poireaute une demi-heure pour mon covoitureur un peu en retard. Je lui avais réservé 2 places étant donné la taille de mon sac.