Le Havre - Abbeville à VTT

Profitant d’un pont de 3 jours au mois de Mai 2012, je propose aux copains de club de ce faire un raid VTT de 260km  entre Le Havre et Abbeville en longeant la côte au plus près. Nous serons 4  et nous avons prévu 2 étapes, en mobile home à Sassetot le Mauconduit et en hôtel à Dieppe. L’aller jusqu’au Havre et le retour jusqu’à Rouen se feront en train. Dur périple avec pas mal de dénivelé mais des paysages sur la côte de toute beauté.

Carte interactive


Afficher Le Havre - Abbeville sur une carte plus grande

Vidéo (15mn)

Photos:

Compte rendu:

Le Havre – Abbeville en VTT du 18 au 20/05/12

 

 

Vendredi 18/05/12 :

Nous nous retrouvons Samuel, Yohann, Pascal et moi à la gare de Rouen un peu avant 8h. Yohann et Samuel sont venus en train depuis Oissel. Moi et Pascal en vélo depuis chez nous. 8h, on descend sur le quai où le train est déjà présent. Nous trouvons le compartiment acceptant les vélos et nous nous y installons. 8h08, au moment du départ, une annonce nous précise que le train est en partance pour Paris. Merde ! On s’est trompé de quai. Notre train en direction du Havre partait lui aussi précisément à 8h08 sur le quai juste à côté. Heureusement dans notre erreur, ce train stoppe à Oissel et un autre retourne peu après vers Rouen. Nous ne perdons au total qu’une heure et arrivons donc à 10h au Havre au lieu de 9h.

L’incertitude pour ces 3 jours de raids sera le temps. Au fil des jours, les pronostics étaient de plus en plus mauvaises avec risque de pluie tous les jours et températures fraiches. Il fait effectivement frais en arrivant au Havre mais il ne pleut pas. Direction le centre-ville après une 1ère petite vidéo, puis la plage avant de remonter vers Ste Adresse. J’ai un peu du mal à bien suivre la trace GPS que j’avais dessinée mais en arrivant du côté de l’aéroport du Havre, tout devient plus clair. On arrive en effet sur la véloroute qui longe la côte jusqu’au Tréport. On la suivra de temps en temps. Nous avons une sacrée aide avec un vent modéré dans notre dos. Nous avançons donc à bonne vitesse sur ces petites routes de campagne. Quelques rares raccourcis par des chemins nous font éviter quelques détours de la véloroute.

Notre 1ère valleuse sera juste celle de Bruneval après le port d’Antifer que l’on a vu au loin. La remontée n’est pas trop dure et se fait tranquillement. La suivante, après le cap d’Antifer, sera plus dure. Un court portage sera nécessaire. Pascal a quelques problèmes avec son système d’attache de sa caméra sur son cintre. Elle s’est dévissée et il a perdu l’écrou de fixation. Pour ma part, pour les photos et vidéos, j’ai décidé de faire léger en me contentant de mon Iphone. Il offre l’avantage de géolocaliser chaque prise de vue, ce qui au final est sympa. On arrive ensuite à notre 3ème valleuse, celle d’Antifer. A partir de là, je connais le chemin jusqu’à Vattetot sur Mer puisqu’il s’agit d’un superbe chemin le long des falaises avec de très beaux points de vue sur les aiguilles et arches d’Etretat que l’on a déjà suivi l’été dernier. Au fil de ce chemin, on croise de plus en plus de marcheurs et autres touristes en goguette malgré ce temps frais et venteux. Le chemin étant normalement interdit au vélo (vu un seul petit panneau), on essaye de se faire discret. Pause pique-nique sur un banc à Etretat. Pascal s’achète un sandwich pendant que nous sortons nos pique-niques. Grace au vent que nous continuerons à avoir dans le dos toute la journée, j’estime déjà que nous n’arriverons pas trop tard à notre étape à Sassetot le Mauconduit. La reprise est dure après notre pause avec la raide montée goudronnée vers l’église de Notre Dame de la Garde. Long sentier ensuite au ras des falaises jusqu’à la valleuse du curé où l’on y descend par un chemin raide, droit dans la pente. On quitte ensuite un peu le bord de mer pour rejoindre Bénouville puis rejoindre la valleuse juste avant Vattetot. A celle de Vaucotte, on choisit la remontée par la route et arrivons ensuite à Yport où, là aussi, on remonte par la route pour rejoindre ainsi Fécamp. On traverse rapidement la ville pour attaquer la montée par la route vers Notre Dame du Salut. Yohann demande à faire une pause car son genou lui fait mal. Quelques étirements plus une légère remontée de sa selle diminuera sa douleur pour le reste de la journée et du raid. Pause au sommet de la côte pour voir l’intérieur de la cour de l’hôtel, l’église avec ces nombreux ex-votos de marins (tableaux et maquettes de bateaux), la vue sur Fécamp et les blockhaus. Les éoliennes du coin tournent à fond. Sur ces 3 jours, ce raid est non seulement centré sur le suivi de la côte, mais, on s’en rentra compte par la suite, aussi sur la production d’énergie. Car entre les éoliennes, les panneaux photovoltaïques et les 2 centrales nucléaires que l’on croisera, on a l’impression que cette côte normande est vouée à la production électrique de tous types. Après avoir suivi encore une fois la côte au plus près, on retrouve le GR 21 à l’intérieur des terres. On le délaissera un petit moment pour ne pas à avoir à descendre dans la valleuse d’Eletot. Nous arrivons ensuite par une descente rapide à St Pierre en Port. Il n’est que 16h30. Malgré notre départ tardif du Havre mais grâce au vent constant dans notre dos et à l’absence de problèmes mécaniques, nous avons vraiment bien roulé. Après un rapide coup d’œil à la plage, nous remontons cette vallée pour rejoindre Sassetot. Samuel se renseigne pour savoir où se trouve exactement le camping où ses parents ont un mobil-home. Il s’agit du camping des 3 Plages que l’on rejoindra par les chemins puis par une dernière remontée sur une route. Philippe, qui est notre soutien logistique arrivera quelques minutes plus tard en voiture avec nos bagages, que l’on avait laissé chez lui la veille. On découvre ce mobil-home, certes petit mais confortable dans un grand camping de mobil-homes un peu déserté. Repos bien mérité après ces 80km de cette étape. Douche et pasta partie pour tous. Petite balade digestive dans le hameau vite écourtée à cause d’une petite averse.

Philippe dormira sous tente pendant que nous nous partageons les 2 chambres.

 

Données de l’étape : 80.5km, 50.3km/h maxi, 16km/h moyen, 5h01, T° maxi 22.4°C, T° mini 13.8°C, 1778 calories, 141g de gras, D+ 1572m, D- 1494m, IPB 112, altitude mini 0m, altitude maxi 121m, 1km entre 15 et 30%

 

Samedi 19/05/12 :

Pas besoin de se lever aux aurores car l’étape du jour devrait être assez tranquille. Copieux petit déjeuner, préparation de nos pique-niques et rangement du mobil-home et de nos affaires avant de repartir en direction de Dieppe. On suit toujours le GR21 qui va plus à l’intérieur des terres. Il emprunte très souvent des petites routes de campagnes longeant de belles demeures normandes. Passage à Veulettes sur Mer, puis remontée sur le plateau par le GR. Nous visitons un quartier écologique en cours de construction. Maisons en bois, éolienne, traitement de l’eau par bassins écolos, panneaux photovoltaïques : Tout pour ce donner bonne conscience à 2 pas d’une grande centrale nucléaire ! Nous contournons la centrale de Paluel par le GR que l’on sera obligé de quitter pour rejoindre la route car il traverse des champs qui ont été entièrement labourés. On a été à 2 doigts de faire la remarque à l’agriculteur sur son tracteur qu’il n’avait pas le droit de supprimer ainsi le sentier. Arrivée ensuite sympa sur St Valéry en Caux par un petit bois surplombant le port puis par une succession d’escaliers faisables en VTT jusqu’au centre-ville. On remonte ensuite de l’autre côté par la route et faisons un petit crochet vers la vue sur la ville et le monument commémorant le 1er vol New-York – Paris en 1930 de Costes et Bellontes. Pause pique-nique sur les galets à Veules les Roses après une jolie traversée de ce petit village. Il fait plus chaud que la veille et presque du soleil. La suite jusqu’à Quiberville est agréable avec parfois de nouveaux passages très près du haut des falaises. Il est probable que les endroits où l’on passe seront effondrés dans quelques années ! Pause à Quiberville pour apprécier un mini festival de cerfs-volants. Changement d’ambiance après Ste Marguerittes sur Mer en entrant dans le bois à l’ouest de Dieppe. Le sentier se fait tout petit, tournicotant avec quelques petites montées raides. Après le phare d’Ailly, courte boucle boueuse autour d’un marécage. A Pourville, nous décidons de la meilleure option pour rejoindre St Aubin sur Scie où se trouve le Campanile. Cette dernière portion à travers ce bois nous a pas mal fatigué et sommes contents d’être proche de l’arrivée de l’étape. Philippe a déjà déposé nos bagages à l’hôtel et nous rejoindra après sa visite du château de Dieppe. Nous suivons la route puis la voie verte en direction de St Aubin. Là, nous cherchons un peu en vain l’hôtel. Les indications du GPS ne le localisent pas comme il faut. Après un appel à Philippe, il nous faut remonter une longue côte le long de la nationale où les voitures roulent vite. Ouf ! Nous voilà enfin arrivés après cette étape qui aura été finalement plus longue et plus dure que prévue. Nous rentrons les vélos dans la salle de réunion et prenons possession de nos 2 chambres doubles. Après la douche, nous partons nous promener à Dieppe, boire un verre au café des Tribunaux puis manger dans un restaurant (La Louisiane) donnant sur le port. On râle un peu après un service trop lent. Ce sera la seule fausse note de ces 3 jours.

 

 

Données de l’étape : 72.4km, 63.3km/h maxi, 16km/h moyen, 5h07, T° maxi 30.9°C, T° mini 13.7°C, 1765 calories, 126g de gras, D+ 1206m, D- 1207m, IPB 88, altitude mini -1m, altitude maxi 98m, 0.9km entre 15 et 30%

 

 

Dimanche 20/05/12 :

Réveil à 6h30 car la journée sera longue et parce que l’on souhaite tous pouvoir prendre le train du retour à Abbeville de 16h12. Copieux petit-déjeuner au Campanile. Philippe nous quitte et rentre directement à Rouen où il laissera nos sacs chez Pascal et Yohann. Le temps est très frais et bien gris. Le risque de pluie est assez élevé pour la journée. Nous rejoignons Dieppe par la route. Après Etretat et St Valery en Caux, c’est la 3ème ville avec la même configuration : une église en haut de la falaise à l’est de la ville. Après quelques escaliers, nous arrivons ainsi au pied de Notre dame du Bon Secours. Chouette descente après Belleville sur Mer mais nous ferons la remontée par la route et non par le GR. Idem à St Martin Plage. Après le contournement de la centrale de Penly, on retrouve le GR en bord de falaise. Alors qu’auparavant les chemins avaient été tondus, ici il nous faut batailler avec un chemin à peine marqué parmi les herbes hautes et humides. Notre progression est beaucoup plus lente et nous y prenons peu de plaisir. Les agriculteurs vont jusqu’en bordure de falaise pour récupérer de la terre arable et la mettre ailleurs ; Nous décidons de quitter le GR pour rejoindre Tocqueville sur Eu puis Criel sur Mer. Nous rejoignons Criel Plage par quelques sentiers en principe interdit aux vélos mais en restant poli et prudent avec les marcheurs, il n’y a pas de problèmes. Encore 2 grimpettes et nous voilà arrivant au point de vue dominant Le Tréport. Il est midi et nous commençons à calculer si nous aurons le temps de manger et de finir le parcours pour arriver à prendre le train de 16h12. Descente au Tréport par les escaliers (à pied) puis par la route. Rapide traversée pour rejoindre les quartiers des belles maisons du XIXème siècle en front de mer à Mer les Bains. Nous nous posons dans un bar où nous dévorons un croque-monsieur et une bonne gaufre. Reprise du vélo avec un petit égarement de ma part pour retrouver la trace. Il se met à pleuvoir et la tentation est forte de stopper là notre raid et de prendre le train au Tréport. On met les Kway et attaquons la montée par la route. Toutes ces montées sont assez similaires. Assez pentues (le pignon de 34 dents est le bienvenu) mais jamais très longues. La pluie n’a pas duré longtemps. Le moral revient ! On rejoint Ault par quelques pistes et routes. On voit au loin, après Ault, la fin des falaises et la longue plage allant jusqu’à la baie de Somme. Une dernière montée suivie d’une descente et nous voilà maintenant sur le plat pays. Notre ennemi sera désormais le vent. Il devrait être de face jusqu’à la pointe du Hourtel puis être notre allié jusqu’à Abbeville. Commencent alors des relais entre nous par forcément bien organisés sur cette piste de galets menant à Cayeux sur mer que l’on voit au loin. Dur moment mais personne ne craque heureusement. Cayeux fait bien triste comme ville balnéaire avec ce temps gris. Par la route puis par une piste cyclable, nous rejoignons ensuite le phare du Hourtel. Nos relais sont plus efficaces. Il est 14h et il nous reste un bon 40km mais nous savons maintenant qu’il sera possible de prendre le train de 16h12. Nous profitons rapidement de la médiocre vue sur la baie avant de rejoindre la piste cyclable en direction d’Abbeville. Nous avons désormais le vent dans le dos et nous filons à un bon 23-24km/h vers la fin de cette 3ème et dernière étape.

Après avoir doublé un troupeau de cyclotouristes allemands, nous faisons une dernière pause pour éviter une fringale et graisser nos chaines. Arrivés au canal qui rejoint Abbeville, nous prenons le chemin de halage qui, par une interminable ligne droite longue de 15km va nous mener directement au centre-ville. Seuls quelques hérons, pécheurs et autres cyclistes nous font passer ce temps interminable. Arrivant à Abbeville un peu avant 16h, je m’assure au GPS de rejoindre directement la gare sans nous tromper. 15h50. Ouf ! Nous y voilà. Pari gagné. 260km au total en 3 jours. Quasiment aucun pépins mécaniques ni physiques à déplorer. Nous avons formé une belle équipe avec 4 personnes bien homogènes, suffisamment préparés physiquement et moralement à ce raid. Malgré le temps un peu maussade, nous avons vu de superbes endroits et pu découvrir toutes ces valleuses et ces villages du bord de mer, ces belles maisons normandes de l’intérieur des terres et ces campagnes fertiles de la région.

Il nous reste à prendre nos billets de train et à rentrer sans encombre dans le train alors que le quai est bondé de monde, avec notamment pas mal d’autres vélos. Nous rangeons tant bien que mal nos 4 vélos dans le 1er wagon. Changement 30mn plus tard à Amiens. Nous avons 1h d’attente pour le train qui nous mènera jusqu’à Rouen. Nous en profitons pour aller chercher un centre de lavage auto afin de nettoyer un peu nos vélos. Il nous faut sortir d’Amiens pour trouver l’Eléphant bleu et nous aurons juste le temps de revenir à la gare. TER très pratique pour les vélos. Nous arrivons à 18h42 à Rouen. Samuel et Yohann n’ont pas de chance car le prochain train pour Oissel est dans 1h30. Ils décident donc de rentrer en vélo chez eux, soit 10km de plus pour une journée déjà bien longue. Je récupère mon sac chez Pascal et rentre chez moi pour un repos bien mérité.

 

Données de l’étape : 94.6km, 59.7km/h maxi, 16.4km/h moyen, 5h45, T° maxi 20.6°C, T° mini 10.7°C, 2057 calories, 175g de gras, D+ 1431m, D- 1518m, IPB 88, altitude mini -2m, altitude maxi 116m, 2.6km entre 15 et 30%

 

Données totales : 247km, 63.3km/h maxi, 16.2km/h moyen, 15h53, T° maxi 30.9°C, T° mini 10.7°C, 5600 calories, 442g de gras, D+ 4200m, D- 4200m, altitude mini -2m, altitude maxi 121m, 4.5km entre 15 et 30%

 

L' Eurovélo 4 suit la côte