La côte Atlantique d'Hendaye à Vannes

J’enchaîne après ma traversée des Pyrénées par une remontée de la côte Atlantique jusqu’à Vannes en suivant bien souvent l’Eurovélo 1. Je tiens à suivre la côte au plus près et à aller sur toutes les îles accessibles à vélo depuis la terre.  J’ai un peu moins de 3 semaines pour ces 1360km. On est en plein mois d’Août 2012 et j’espère que je n’aurais pas de problèmes pour trouver des places en camping et pour aller voir de la famille. Mon vélo de route et sa remorque ne seront pas toujours très à l’aise sur des pistes gravillonnées mais cela fera tout de même l’affaire. Très beau périple au final avec beaucoup de pauses pour des visites et beaucoup de belles rencontres sympas.

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Vidéo (45mn)

Sélection de photos

Compte rendu thématique

Les moments les plus mémorables :

- Le pays basque, si vert et si beau lorsque le soleil brille, ce qui fut le cas lors de mon passage.

- Mes visites de Rochefort, La Rochelle et St Nazaire, 3 villes au patrimoine très riche et très intéressant. Rochefort pour la marine ancienne, La Rochelle pour ses monuments et son aquarium et St Nazaire pour son histoire des paquebots transatlantique et les marques de la 2ème guerre mondiale.

- La partie de pêche en mer avec mon oncle Michel et un de ses amis, même si je suis revenu bredouille.

- Mon bivouac sur le bord du golfe du Morbihan. Le calme absolu et un superbe lever de soleil.

- Ma découverte de quelques coins que je ne connaissais pas encore : l’île de Noirmoutier, la Vendée, St Nazaire, le sud du Morbihan.

- Le coté aventure de faire le tour de l’île Madame. Je ne connaissais même pas l’existence de cette petite île. La rejoindre par cette piste de galets découverte à marée basse avec mon fragile vélo de course a été le moment le plus osé de mon périple.

- Des passages mémorables : Le bac entre la pointe de Grave et Royan (une petite croisière), le pont transbordeur de Rochefort (un pont historique), le pont de l’ile de Ré (belle grimpette et jolie vue sur l’île), le passage du Gois à Noimoutier à marée basse (s’imaginer sous 4m d’eau à marée haute), le pont de St Nazaire (le pont de toutes les peurs, trafic et pente, mais qui se passe bien finalement).

- La Charente avec ses belles maisons toutes simples, blanches avec des volets colorés et leurs roses trémières qui poussent comme des mauvaises herbes.

- Toutes ces rencontres et invitations si sympathiques (voir plus bas)

- La transformation du paysage en arrivant en Bretagne. Après St Nazaire, le granit, les ajoncs, la côte rocheuse, la bruyère, le style des maisons sont des preuves que l’on arrive en Bretagne. Quels changements après le pays basque, les Landes, la Charente et la Vendée !

- Les bonnes surprises de ces campings municipaux bien équipés et très peu chers lorsque l’on voyage à vélo (les Pins bleus à Labenne pour 5€ la nuit avec une belle piscine, le camping municipal de St Just (35) pour seulement 4.5€)

 

Les moments à oublier :

- Mon choix du camping à l’Epine sur l’île de Noirmoutier. 18.7€ la nuit pour un modeste camping 2 étoiles, donnant sur une plage avec des algues. Un temps venteux et pluvieux. J’y suis pourtant resté 2 nuits.

J’ai beau me creuser la tête, je ne vois pas grand-chose à rajouter. Les difficultés listées ci-dessous, même si ce sont des moments durs restent tout de même de bons moments.

 

Des regrets ?

- Ne pas avoir fait des activités comme du surf, du char à voile ou du kayak de mer : Manque de temps. Que faire de ses bagages ?,…J’essayerai de faire au moins du char à voile et du kayak de mer l’an prochain en Bretagne.

 

Difficultés rencontrées :

- Une seule demi-journée de vraie pluie sur 3 semaines, je ne vais pas se plaindre ! Mais quand la pluie commence à tomber juste quand on enfourche le vélo et se termine juste lorsque l’on a fini l’étape, on se dit que l’on est maudit.

- Rares ont été les passages ennuyeux, moches, dangereux : Il y a bien une trentaine de kilomètres de piste cyclable rectilignes, sans intérêts, au nord de Hourtin, la traversée de la zone industrielle de La Rochelle moche comme toute zone industrielle, les ponts d’Oléron et de St Nazaire avec un flot de voiture important tout près des vélos. Le reste ce n’est que du bonheur. D’Hendaye à Vannes, on doit avoir 80 à 90% de pistes cyclables, généralement en site propre et éloignées de la route.

- Les pistes cyclables au nord de Royan sont en général en terre battue mais globalement de bonne qualité. Bien que je fusse en vélo de route avec des pneus classiques, je n’ai eu aucune crevaison. L’important était pour moi d’avoir des jantes solides (Mavic Ksyrium SL), de peu gonfler les pneus, de rouler en douceur. L’avantage de la remorque est de ne pas surcharger les pneus du vélo. Mon chargement est entièrement supporté par la 3ème roue.

 

Des mésaventures ?

Pas grand-chose à signaler :

- Une cartouche de camping gaz que j’ai du mal à installer et qui se vide au 3 quarts en moins de 2. Heureusement qu’il n’y a pas eu d’étincelle à ce moment-là.

- Une chute toute bête sur la place du village de Malestroit. J’étais gêné avec mon chargement entre les chaises en plastique sur la terrasse d’un bar et des piétons. A cause de mes chaussures glissantes, je suis tombé dans les chaises sous les sarcasmes de quelques jeunes cons mais avec la compassion d’autres personnes. Cela ne m’a pas empêché de prendre un verre à ce même bar.

- Plusieurs égarements sur des chemins de randonnées, GR, sentier de Douanier. Une fois j’ai dû faire demi-tour car cela devenait vraiment impraticable.

- Pas de mésaventure avec la SNCF à aller ni au retour mais plutôt 2 coups de gueule. Il n’est pas signalé sur leur site Internet que les TER acceptent les vélos sans qu’ils soient démontés. Ne le sachant pas, j’avais remis, pour rien, mon vélo dans son grand sac plastique dans la gare de Montpellier pour aller jusqu’à Argelès.

Pour mon retour à partir de Rennes, il était précisé que je devais changer de train à Caen. Je décharge donc tout mon barda sur le quai de la gare pour y apprendre que ce même train continue jusqu’à Rouen. Il aurait pu le signaler ! Cela m’aurait évité de tout sortir pour rien.

 

Quelques impressions générales :

- La côte Atlantique n’est pas très bétonnée. Il faut arriver à La Rochelle pour avoir l’impression de voir les premiers immeubles de bord de mer. Le pire est pour moi La Baule avec un front de mer vraiment impressionnant.

- Ce réseau de pistes cyclables entre Hendaye et Vannes est vraiment incroyable. Plutôt bien fléchés, en général avec un bon revêtement, zigzagant dans les sous-bois, on ne voit pas les kilomètres défilés. Leur fréquentation est incroyable dans les Landes. La sonnette est indispensable lorsque l’on roule plus vite que les autres et que l’on veut doubler ou lorsque l'on veut demander aux piétons de s’écarter un peu. Par ce réseau de pistes cyclables, on peut aller de Sagres au Portugal jusqu’en Norvège en passant par l’Angleterre. Incroyable, non ?

- Le travail de l’homme est incroyable pour avoir façonné ainsi tous ces marais afin d’en exploiter le sel : Marais d’Oléron, de l’île de Ré, de l’île d’Olonne, de Noirmoutier, de Guérande.

 

Mes tricheries et autres raccourcis :

- Le bac entre la pointe de Grave et Royan. Pour à peine 4.9€, j’évite le contournement de l’estuaire de la Garonne qui m’aurait probablement pris 3 jours de plus mais qui m’aurait permis de rendre des visites familiales du coté de Bordeaux

- Le pont Transbordeur de Rochefort : Un pont qui avance tout seul ! Une super expérience sur ce type de pont en voie de disparition (celui de Rouen n’existe plus). Tout cela pour 1.5€

- Le passeur entre St Amel et Séné, dans le Golfe du Morbihan : un petit bac pour 300m de traversée qui évite un détour pour arriver à Vannes. 2.3€ l’aller simple.

L’objectif de mon tour de France est de passer si possible au plus près des frontières et des côtes, mais je fais parfois de petits écarts pour de bonnes raisons :

- Je ne suis pas allé jusqu’au Cap Ferret. Cela m’aurait fait faire beaucoup de kilomètre en plus sur une étape qui était déjà bien longue (Audenge – Vaux sur Mer)

- Je ne suis pas allé jusqu’au bout de l’ile de Ré. Ce ne fait pas une boucle et on m’avait dit que ce n’est pas la plus belle partie de l’île (mais j'y suis allé en voiture pour une partie de pêche en mer)

- Je ne suis pas allé jusqu’au Croisic. Là aussi, l’étape entre St Nazaire et Arzon étant longue, j’ai préféré ne pas faire le tour de la presqu’île.

 

Rencontres :

Même si j’ai fait seul ce périple de 1500km, je ne me suis jamais senti seul. Les occasions de rencontres, discussions ou tout simplement de croisement d’autres voyageurs à vélo ont été quasi quotidiennes et toujours très sympathiques. S’en était parfois presque trop ! Dans certains coins des Landes, j’ai dû croiser jusqu’à 40 ou 50 groupe de voyageurs à vélo alors que dans les Pyrénées c’était plutôt au maximum 1 ou 2 par jour. Et je ne compte pas les vrais touristes, allant à la plage ou faisant un petit 20km pour se donner bonne conscience de faire du sport pendant les vacances. Là, ils sont des centaines, voire des milliers dans les Landes.

Il est de coutume de se saluer entre cyclistes, solidarité oblige. Mais bien souvent il me fallait faire du tri. Dans les zones très fréquentées, pas de salut pour les touristes (ce serait sans fin), un petit hochement de tête ou signe de la main pour les sportifs sur vélo de course et un franc bonjour pour les voyageurs que je croise et pour ceux que je doublais (cela n’arrive que très rarement), j’essayais de converser un petit peu. Pas facile parfois de faire le distingo entre les touristes et les voyageurs. Certains touristes sont aussi chargés que des voyageurs. Ils tirent une remorque pleine d’affaires de plage.

J’ai pu discuter avec un groupe de 10, lourdement chargés pour une 1ère expérience de voyage à vélo de seulement 2 jours. Une autre fois avec un couple, lui en vélo couché et elle en vélo classique. Au camping de Mimizan, 2 familles soit 8 personnes lourdement chargées car leur truc est de jouer de la musique tous les soirs en bord de mer. Ils transportent donc une batterie, des guitares électriques, un ampli….

Du coté de Lacanau, un gars transportant en plus de ses bagages, un surf et une guitare ! Avant l’île d’Oléron, alors qu’il pleuvait à grosses gouttes, j’ai croisé un autre cyclotouriste seul tirant une remorque. On s’est spontanément arrêté tous les deux pour discuter un peu de nos voyages. Parti de Nantes, il allait jusqu’à Perpignan mais en passant par Bordeaux, Toulouse et le canal du Midi. Il était bien plus chargé que moi. A Biscarosse, j’ai rencontré un jeune couple d’espagnols allant d’Espagne jusqu’en Ecosse. Entre Noirmoutier et Pornic, ce jour-là, j’ai bizarrement croisé que des voyageurs à vélo. J’avais envie de discuter un peu mais pas facile lorsque l’on se croise. D’autant qu’ils n’ont pas tous l’air très sympathiques. Pas de bonjour, ni de moindre signe. A un moment je croise une fille toute seule. Trop tard, elle est déjà loin. Dommage ! C’est en doublant un peu plus loin 2 jeunes sur des vélos pas terribles que je peux enfin discuter un peu. Ils sont partis du Gers et remontent tranquillement jusqu’à Nantes. Je les laisse au bout d’un moment car je roule tout de même bien plus vite qu’eux. Je rejoins un peu plus un type sur un vélo couché. Il ne porte pas de bagages mais je le suis un peu par amusement. J’ai du mal à le suivre dans les descentes. J’engage ensuite la conversation. Il a fait déjà pas mal de voyages en vélo, notamment en Afrique. Il s’est mis au vélo couché car il en avait marre d’avoir mal au cul. On rentre dans Pornichet et il me propose d’aller prendre un verre dans un bar où visiblement il a ses habitudes et connait pas mal de monde. Fin de discussion sympa autour d’un panaché.

Il y a aussi tous ses badauds qui intrigués par ma remorque engagent la conversation alors que je ne suis pas forcément bien disposé à cela, étant en train de ranger des affaires ou de manœuvrer la remorque dans un passage étroit. Cette remorque attire incroyablement les regards. Je le vois dans les yeux et les regards de nombreuses personnes qui voient ce type de remorque pour la 1ère fois. Cela fait presque bizarre de voir quelqu’un qui n’est pas étonné. Beaucoup me demanderont si je l’ai fabriquée moi-même.

 

Warmshower :

Quand Internet est vraiment une belle invention ! Inscrit depuis l’an dernier sur ce réseau mettant en relation des cyclotouristes entre eux acceptant d’héberger gratuitement chez eux ceux de passage, je n’avais encore reçu aucune demande d’hébergement, ni n’avait encore profité de ce service. J’aurais pu recevoir le 24/07, 2 jeunes belges flamands mais je leur avais dit que j’étais désolé car j’étais déjà moi-même en voyage.

Je me suis fait inviter 3 fois, et chaque fois cela a été vraiment sympathique.

- Ambiance chantier et altermondialiste chez Philippe à Audenge, sur le bord est du bassin d’Arcachon. Il retape sa maison et bien qu’il soit dans les préparatifs pour son départ pour 3 jours le lendemain avec ses 2 jeunes enfants que je n’aurais pas vu, il me reçoit sans chichis. Il me parle de l’Alter Tour de France auquel il va participer sur 2 étapes. Il s’agit d’un autre tour de France à vélo, sans compétition et avec un minimum d’organisation, allant à la rencontre d’exploitations bio ou autre sites écologiques. Nuits sous tente, colloques, ouvert à tous. Il me raconte son long voyage de 6 mois en Amérique du Sud à vélo avec sa femme il y a quelques années. Mais bizarrement, c’est l’arrivée des 2 enfants qui occasionnera leur séparation. Le lendemain matin, Philippe tient à faire quelques tours de roues avec moi pour me montrer la vue sur le bassin et m’indiquer comment rejoindre la piste cyclable.

- Ambiance bons petits plats et jeux olympiques chez Arnaud et Marie Claude. Rincé par une matinée de pluie, j’arrive finalement très tôt chez Marie Claude et Arnaud sur l’île d’Oléron. Il est 11h50 et je suis tout ruisselant de pluie. C’est donc très gêné que je sonne chez eux, prêt à sortir mon pique-nique pourvu que je sois au sec. Mais je ne leur pose visiblement aucun problème. Après une bonne douche et m’être changé, je suis invité à passer à table. Il y aussi le père d’Arnaud venu en voisin pour ce repas dominical. On aurait pu venir à 2 ou 3 de plus tellement les bons petits plats de Marie-Claude étaient copieux : Du melon en entrée, un énorme plat de moussaka fait avec les légumes du jardin et un gros gâteau que l’on ne terminera que le soir même. On déguste tout cela en regardant les JO sur un écran de télé géant. Ils sont passionnés et s’intéressent à tous les sports. L’après-midi, je profite cependant du retour du soleil pour aller me balader dans l’ancien marais salant et jusqu’à la plage. Ils voyagent tous les 2 sur des trikes, vélos couchés à 3 roues, et ont déjà fait quelques beaux et longs périples.

- Dernière invitation, chez Joseph et Françoise au Château d’Olonne. Une jolie petite maison bien décorée avec un agréable jardin. Je prends vite ma douche car ils m’emmènent avec une de leurs amies à une soirée Moules–Frites sur le port de Jard sur Mer. Ils ont des amis qui y font l’animation musicale. Ambiance bon enfant que cette soirée organisée par le club de foot local. Il y a du monde sur ce port et ce n’est pas le vent un peu frais qui décourage les danseurs. Seul Joseph est amateur de voyages à vélo mais il se cherche encore un peu au niveau du vélo à choisir et souhaiterait trouver des compagnons de voyage. Bonne nuit dans une vraie chambre à peine dérangé par le chat qui gratte à la porte et par les goélands qui sont matinaux. Le lendemain, Joseph m’accompagne dans les rues des Sables d’Olonne pour me montrer les curiosités à ne pas louper.

 

Quelques chiffres:

1361 km de vélo pour la côte Atlantique plus 140 pour aller de Vannes à Rennes.

Vitesse moyenne de 20.1 le long de la côte. Meilleure vitesse moyenne de 22.2 km/h

Température maxi (au soleil) de 44.8°C et mini de 14.6°C.

Plus longue étape de 164 km en 7h56. En moyenne 105 km par étape.

Dénivelé positif de 6695 m pour la côte.

Avant de partir, je faisais 86kg avec 16.6% de graisse et 48 pulsations /mn. Au retour, je faisais 82kg, 13% de graisse et 45 pulsation / mn.

Poids des bagages + remorque: 18.8 kg pour la côte

 

Animaux :

Le vélo permet de voir, bien souvent fugitivement, des tas d’animaux sauvages ou pas. Je ne compte plus les petits lapins que j’ai pu effrayer. Les baudets du Poitou sur l’ile de Ré mais aussi les dromadaires et autres éléphants (et oui, on croise beaucoup de cirques avec leur ménagerie dans les petites villes côtières) font aussi partis de mon bestiaire. Ma plus belle rencontre a été cette biche arrêtée au milieu de la piste cyclable dans les Landes.

Mais, malheureusement, c’est peut être les animaux écrasés par des voitures sur la chaussée que l’on voit le plus : hérissons, serpents, crapauds, blaireau, oiseaux, lapins, chats,… Difficile à supporter en général.

 

Visites :

- Rochefort sur Mer et ses nombreux musées et sites : La construction de l’Hermione (un chantier de 15 ans pour reconstruire à l’identique la frégate de Lafayette lorsqu’il est parti pour les Etats Unis), le musée de la Marine, la Corderie Royale, le musée municipal Hèbre de St Clément, le musée des métiers d’autrefois (des tas d’échoppes des années 20 à 40 reconstituées de manière très fidèle), le musée de la médecine navale.

- La Rochelle : l’Aquarium mais avec beaucoup trop de monde pour être pleinement apprécié, le musée maritime (un ancien navire météo que l’on visite avec en plus différentes expos à l’intérieur), le musée des Automates et des modèles réduits (ces 2 musées sont plutôt destinés aux enfants selon moi), la tour St Nicolas (jolie vue sur La Rochelle et dédale de couloirs amusant).

- St Nazaire : l’Ecomusée (l'histoire de la ville et de ses industries maritimes et aéronautiques), le sous-marin Espadon, l’Escal Atlantique (des reconstitutions des intérieurs des paquebots France et Normandie) .

- Lohéac : Le musée de l’automobile et des métiers d’autrefois.

 

Mon équipement :

Vélo de course Décathlon en aluminium avec fourche, triangle arrière et tige de selle en carbone. J’ai mis des roues plus solides (des Mavic Ksyrium SL). Il n’est pas prévu pour pouvoir y monter des portes bagages. Ma solution depuis l’an dernier est donc la remorque mono-roue Extrawheel. Accrochée à l’axe de la roue arrière, elle ne pèse que 3.4kg (sans les 2 sacoches étanches).

Globalement, j’ai un change pour la tenue de cycliste, 2 tenues pour le soir et les jours de repos, 1 pyjama, 1 sac à viande en soie hyper léger, 1 sac de couchage léger pour l’été, 1 tente Quechua T2 Ultralight pro (1.8kg) , matelas auto gonflable (mais souvent crevé), 2 serviettes de toilettes à séchage rapide (je dirais plutôt qui se salissent vite), matériel de réparation pour vélo dont 2 chambres à air, 1 paire de basket en plus de ma paire de chaussure spécifique pour le vélo, casque, gilet jaune, imperméable, mitaine et gants en soie, manchettes, camping gaz et popote, GPS Garmin Etrex Vista Hsx, 4 piles rechargeables + le chargeur, l’IPhone (très utile pour photos, vidéos, cartographie avec GPS, téléphone, internet, jeux, musique,…) est son chargeur. Plus divers petits choses : sous-vêtements, maillots de bain, 4 paires de chaussettes, 1 pull en polaire, affaires de toilette mais sans trousse de toilette (tout dans un sac en plastique), PH, petite trousse à pharmacie, crème solaire, casquette, bandana, lunettes de soleil, livre, micros lampes pour le vélo et la nuit, 2 cadenas de 80cm.

 

Nuits et repas :

- J’ai panaché entre les nuits en camping (4 nuits), chez des oncles et tantes (7 nuits), encore par le réseau Warmshower (3 nuits), 2 nuits en Auberge de Jeunesse à Rochefort et une nuit en bivouac sur le bord du golfe du Morbihan.

- Pour les déjeuner, je fais en général des pique-niques soit en achetant ce qu’il faut dans une épicerie ou un petit supermarché, soit en achetant des sandwichs déjà faits dans une boulangerie.

- Pour les dîner, je n’ai dû faire que 3 ou 4 fois la popote (une vulgaire boîte de conserve). Pour le reste, c’était les invitations, un petit resto ou un self.

- Je ne me suis fait un petit déjeuner moi-même que peu de fois aussi. J’avais prévu quelques sachets de thé et du sucre. Il me restait à compléter par un bout de gâteau breton ou de brownie

 

Entrainement, doping, santé et matériel :

Après ma traversée des Pyrénées, faire 100km de plat devient une vraie formalité. On n’a même pas l’impression de faire du sport. C’est presque le contraire, on essaye d’avancer en faisant le minimum d’effort. Tant est si bien que vers la fin, dans certains petits raidillons, je m’amusais à forcer un peu en évitant de changer forcément de vitesse.

Mon vélo a très bien supporté ces 1500km. Aucun problème à signaler. Il me fallait juste rajouter quelques gouttes d’huile sur la chaîne de temps en temps et une petite douche après le passage dans les eaux salées du passage du Gois.

Les pneus étaient une de mes inquiétudes. Ils sont tout de même assez fragiles et je savais que de nombreuses pistes cyclables étaient en terre battue. J’avais prévu 2 alternatives : Soit changer pour des pneus plus gros et plus costauds (mais est-il possible de mettre une plus grosse section ?), soit éviter ces pistes et prendre des petites routes. Finalement, en les gonflant peu et en faisant attention j’ai réussi à prendre toutes ces pistes sans aucun problème ni crevaison.

 

Gastronomie locale:

Du pays basque, je retiendrais le gâteau basque à la crème, meilleur selon moi que le gâteau breton.

Des Charentes, le pineau et les melons. J'ai bien aimé aussi les coques.

Moules frites en vendée mais est-ce bien de la gastronomie locale ?

Kouign Amann au petit déjeuner et déjeuner de crêpes + kir au cidre en Bretagne.

L'incongru: Une raclette à St Nazaire le 15 Août (mais bon, il faisait frais ce jour là)

 

Site de l'Eurovélo1

Compte rendu chronologique

Mardi 31/07/12 :

Je suis au bout de la plage d’Hendaye. Je viens de terminer ma traversée des Pyrénées en autonomie et en 8 jours. Je suis désormais un peu plus chargé car j’avais envoyé avant de partir à des membres de warmshower d’Urrugne, un colis avec mes affaires de camping. Ma remorque et mes affaires pèsent désormais un peu plus de 18kg. Il me reste 3 semaines de vacances pour rejoindre Vannes, ce qui devrait largement me laisser le temps de faire du tourisme et de rendre visite à de la famille, des oncles et tantes vivant sur la côte. Mes étapes ne sont plus planifiées exactement. J’ai juste précisé vers quels jours je devrais être de passage pour les 3 membres de warmshower qui vont me recevoir et pour la famille. Je vais bien en fonction de la météo, de mes envies de visites touristiques et de mes besoins de repos. Je n’ai d’ailleurs pas encore pris de repos depuis mon départ le 23/07 mais je n’en ressens pas encore le besoin. Je n’ai plus de cols à franchir : je me sens donc plus en mode sportif mais en mode balade.

Je commence donc ma remontée vers le nord en longeant la plage d’Hendaye par la piste cyclable. Je quitte Hendaye par la route de la corniche qui passe devant le château d’Abbadie. Je fais le crochet pour faire le tour de ce château et voir la vue sur la plage d’Hendaye. La corniche suit ensuite la côte par monts et par vaux avec des belles vues sur ces falaises déchiquetées. J’arrive vite à Socoa et sa fameuse tour. Cela me rappelle des souvenirs pour y avoir fait un stage de planche à voile de 15 jours il y a quelques années. Comme à l’époque, il y a pétole (pas un souffle de vent). Je suis la baie de St Jean de Luz jusqu’à son port. Beaucoup de monde et de trafic ce jour là. J’arrive tout de même à me faufiler dans des petites rues. Beaucoup de trafic aussi en sortant de la ville. Quelle idée que de se trimballer en voiture ! Galère des bouchons, pour se garer. On est s’y libre d’aller où l’on veut en vélo, même chargé avec une remorque. J’ai un peu de mal à trouver la piste cyclable qui doit zigzaguer entre la côte et les maisons avec vue sur mer. Je rentre dans Guéthary et en voit un bout. Amusant le fronton qui est placé juste devant la mairie. Je fais ma pause pique-nique au centre du village, non loin du marché. Je m’achète un sandwich, une boisson et un gâteau basque dans une boulangerie. Je rejoins ensuite assez rapidement Biarritz. Point de vue sur le casino et la grande plage très fréquentée. Je ne m’éternise pas dans cette ville bourgeoise et préfère la voir de loin, depuis la pointe St Martin. Par une piste cyclable, je monte jusqu’au bord de l’Adour. Puis il faut se diriger vers l’est pour le franchir au niveau de Bayonne. L’autre rive est moins agréable, plus délabrée. Mais on arrive rapidement à cette piste cyclable qui va nous faire traverser toutes les Landes en site propre. Aie ! Ca commence par une piste en terre de 2 à 3km. Comment est-ce que les pneus de mon vélo de course vont-ils supporter cela ? Bien à priori mais je suis content de tomber ensuite sur une piste nettement meilleur. Petit crochet pour aller voir la plage d’Ondres. Après quelques kilomètres, j’arrive à Labenne. J’estime que ce serait un bon lieu pour faire étape. Mais les campings aux alentours sont tous des 5 étoiles. Je n’ai pas envie de payer 20€ pour du camping. Je continue donc la piste et tombe sur le camping municipal des Pins Bleus, juste au bord de la piste. Il ne fait que 2 étoiles mais à l’air bien équipé. Je vais aux renseignements à l’accueil. Le camping est plein mais les cyclotouristes sont toujours les bienvenus et il y a toujours une petite place pour eux. C’est 5€ la nuit. Super. La patronne n’étant pas là pour me définir mon emplacement, la jeune fille de l’accueil m’offre une boisson pendant que j’attends son retour. Vraiment sympa l’accueil ! Finalement, on me place près de la piscine. Eh, oui pour 5€, j’ai en plus le droit à la piscine. Il y a encore beaucoup de monde. J’irai donc un peu plus tard car ce soir elle ne ferme qu’à 20h. Je vais à pied jusqu’à Labelle plage et m’installe à la terrasse d’un bar pour boire un sérieux (1/2l de bière). Me voilà pompette ! Avant de rentrer au camping, je fais quelques courses pour le dîner de ce soir, le petit-déj et le pique-nique du lendemain. Je profite ensuite de la piscine et du jacuzzi. Discussion sympa avec un espagnol qui regardait ma remorque et avec un autre voyageur à vélo qui roule sur un vélo couché. La nuit sera bonne, ce camping étant calme.

 

Mercredi 01/08 :

Le temps est devenu plus gris et venteux. La piste cyclable me mène jusqu’à Cap Breton. Petit détour pour aller voir le port et la plage. Parcours un peu urbain ensuite mais toujours sur piste cyclable pour quitter CapBreton. Passage ensuite en forêt pour rejoindre Vieux Boucau les Bains qui est un beau site avec sa baie très calme. Petit détour avant cela pour voir la plage de Soustons, mais toutes ces plages de la côte se ressemblent beaucoup. La piste cyclable s’écarte maintenant de la côte et de ma trace GPS mais comme elle est bien indiquée, je décide de la suivre. Ces pistes sont vraiment très agréables. Je croise beaucoup d’autres cyclistes, simples vacanciers allant à la plage ou vrais voyageurs à vélo. Ma sonnette est un élément quasi indispensable pour prévenir que l’on va doubler ou qu’il faudrait que les gens s’écartent un peu. C’est que je file à un bon train. La remorque se fait oublier et je taquine sans problème les 25 à 30km/h. Je calcul qu’il serait bien que je fasse étape du coté de Mimizan. Mimizan plage est grand et aéré. Il me reste quelques kilomètres pour rejoindre le lac de Mimizan où j’avais noté qu’il y avait un camping municipal. J’y arrive en même temps qu’un groupe de 8 personnes aussi voyageant à vélo. Ce sont 2 familles qui longent la côte en faisant des étapes assez courtes. Faut dire qu’ils sont chargés car ils jouent de la musique le soir en bord de mer. Ils transportent donc guitares, batterie et ampli. Pas de problème pour avoir de la place dans ce grand camping. Le tarif est correct : 10€. Il y a un bar-restaurant, une petite épicerie, des activités en bord du lac mais en principe interdiction de s’y baigner. Je mange une pizza au restaurant et fais des petites courses pour le lendemain.

 

Jeudi 02/08 :

Je décide de partir tard car Philippe, de Warmshower, à Audenge ne m’attend pas avant 19h. Je visite donc à pied le beau jardin botanique (gratuit) au bord du lac. C’est une petite balade agréable. Je pars du camping vers 11h, direction Biscarosse. Passage par Parentis-en-Born avant une longue ligne droite pas drôle jusqu’à Biscarosse. J’y fais ma pause pique-nique à l’ombre au niveau de l’ancienne gare et du terrain de boule. Je discute avec une veille dame qui vient regarder des amis qui viendront jouer aux boules un peu plus tard. Je discute aussi avec un jeune couple espagnol en vélo qui remonte toute la côte et compte aller ensuite jusqu’en Ecosse. Ils sont lourdement chargés et pas très bien équipés. La piste cyclable est ensuite beaucoup moins plate jusqu’à Biscarosse Plage. Il y a des pentes allant jusqu’à 10%, heureusement jamais très longues. Je les avale avec facilité mais il faut parfois que j’utilise mon 3ème plateau. Je retrouve la piste du bord de mer qui va maintenant me mener jusqu’à Arcachon. Cela grimpe encore pour passer aux abords de la dune du Pilat. Tiens ! Je ne savais pas que le camping des Flots Bleus, cher à Franck Dubosc était si proche de la dune. Je ne m’arrête pas pour aller monter en haut de la dune mais je vais jusqu’à Pilat Plage pour la voir de plus prêt. Belle piste cyclable en approche d’Arcachon mais d’autres portions sont sur des trottoirs. On longe ensuite au plus près la mer puisque la piste passe sur la plage sur une belle estrade en bois. Avec la marée haute, on est vraiment tout près de l’eau. Je regarde l’heure et me rends compte qu’il me reste encore beaucoup de route pour aller jusqu’à Audenge. Il faut que j’accélère le rythme pour ne pas arriver trop tard chez Philippe. Je prends donc au plus rapide et ne cherche pas les éventuelles pistes cyclables. Ce n’est pas très agréable de se retrouver sur ces routes avec de la circulation d’autant que je n’ai pas vraiment la cartographie du bassin d’Arcachon en tête. J’arrive à 19h15 chez Philippe. La confiance règne tout de suite car pendant que je prends ma douche il part faire une course. Il retape sa maison en l’agrandissant mais c’est encore un peu un chantier. Il doit préparer ses affaires car il part demain pour faire 2 étapes de l’Alter Tour avec ses 2 enfants. Il me raconte que c’est une organisation qui se fait chaque année, bien en marge du Tour de France car le seul lien est que les déplacements des participants se font à vélo. Aucun esprit de compétition, l’idée est de se faire rencontrer des gens dans la mouvance altermondialiste et d’aller faire étape auprès d’exploitations bio ou autres sites de développement durable. Il a déjà fait un long voyage de mois en Amérique du sud avec son ex-femme. Il me fait un repas bio copieux.

 

Vendredi 03/08 :

Philippe m’accompagne avec son vélo équipé pour le transport de ses 2 gamins et me montre les bords du bassin d’Arcachon. Je le quitte ensuite après qu’il m’ait indiqué la piste cyclable qui fait le tour du bassin. Piste encore une fois très agréable passant de village en village. Parfois, la piste traverse carrément le marché du jour. A Lège Cap Ferret, je fais le choix de ne pas descendre jusqu’à la pointe du cap Ferret. Cela me ferait beaucoup de kilomètres en plus pour une journée qui devrait déjà être longue puisque j’ai prévu d’être le soir même chez ma tante Sabine à Vaux sur Mer. Je prends donc la direction Lacanau par une piste sous les pins. Pas grand monde, ce matin là. La piste est parfois recouverte d’épine de pins mais cela ne glisse pas. Le lieu est vraiment calme. Seul, le bruit des grillons rompt le silence. Je pensais trouver ces pistes ennuyeuses à mourir mais pour le moment ce n’est pas le cas. Loin des villes, d’immenses plages offre un espace infini aux courageux venus jusque là ou au chanceux ayant leur camping à coté. Lacanau Océan fait très animé après ces minutes de calme. Il m’est difficile à dire si je vois des traces des différentes tempêtes ou incendies de forêts qui ont frappés les Landes ces dernières années. Des immenses parcelles sont déboisées mais il ne s’agit probablement que de l’exploitation du bois.

Avant Carcan Plage, la piste devient mauvaise. Il s’agit d’un premier tronçon de ces fameuses pistes de béton faites pendant la 2ème guerre mondiale. La piste est vraiment étroite et de qualité médiocre. J’espère juste qu’elle ne dure pas trop longtemps. Pour se croiser, ceux qui le peuvent, s’arrêtent sur le coté, dans le sable. On me laisse passer par 2 fois, mais, face à un couple d’allemands lourdement chargés, c’est moi qui leur cède la place. Les jointures entre les plaques de bétons ne sont pas bonnes. J’y vais très prudemment. Cette portion n’aura durée que 3 kilomètres mais un peu après une autre portion se présente. Je serais bien tenté pour continuer mais je préfère finalement une belle route parallèle utilisée uniquement pour des véhicules de service ou des pompiers. J’ai bien fait car la route est agréable et me permet de bien avancer. Après Hourtin, la piste devient vraiment ennuyante. Toute droite, en plein cagnard, à coté d’une route en mauvais état. Je mets la tête dans le guidon et avance au plus vite. Les derniers kilomètres avant la pointe de Grave sont plus agréables, à l’ombre et suivant les rails d’un petit train touristique. Un ferry est à quai. Je règle les 4.9€ pour moi et le vélo et monte directement sur le bateau. Les voitures rentrent après les piétons et les vélos. La traversée dure 30mn. On peut voir au loin le phare de Cordouan et c’est déjà Royan. Ce petit raccourci me fait gagner au moins 3 jours de contournement de l’estuaire de la Gironde car le 1er pont est à Bordeaux. Je retrouve tout de suite le parcours de la Vélodyssée n°1 qui remonte la côte. La piste est parfois en terre battue avec des gravillons. Je m’y engage qu’en même. Mes pneus, pas trop gonflés, ont l’air de bien supporter ce traitement. J’arrive chez Sabine à Vaux sur Mer. Je tombe à un bon moment, entre le passage de 2 cousins qui ont réservé le studio pendant une semaine. Dîner chez Francis à St Palais.

 

Samedi 04/08 :

Je me concède une journée de repos : lessive, lecture et JO à la TV. Sabine et Francis me rejoignent au studio avec le repas en vélo car Francis à égarer les clés de sa voiture la veille. Après-midi tranquille aussi. C’est ma 1ère vraie journée de repos depuis 12 jours et déjà 1200km de parcourus. Je ne suis pas encore baigné en mer mais je profite de la piscine de la résidence. Dîner avec Sabine, Francis, son fils et un de ses amis. On abuse des produits locaux : pineau, melon charentais, coques car on fête les 69 ans de Francis.

 

Dimanche 05/08 :

Comme prévu par la météo, le temps est mauvais. Gris et pluvieux. Je pars tout de même car je dois libérer le studio pour mon cousin et que je suis attendu sur l’île d’Oléron, encore une fois par le réseau warmshower. La pluie s’est arrêtée juste avant de partir mais reprend de plus belle dès que je monte sur la selle. Changement d’ambiance : Plus personne sur les plages et quelques rares joggers sur les pistes cyclables. Joli passage dans la forêt de la Coubre. Je pensais aller visiter le zoo de la Palmyre mais avec ce temps, ce ne serait pas agréable. Je croise un autre cyclotouriste. Malgré la pluie, on s’arrête spontanément tous les deux pour parler de nos voyages à vélo. Lui est parti de Nantes et va jusqu’à Perpignan mais en passant par Bordeaux et le canal du Midi. Il me semble trop lourdement chargé.

Je continue en direction de l’île d’Oléron. Le passage du pont n’est pas agréable. La piste est très étroite et le flux des voitures important. Il me faut vite trouver une piste cyclable pour m’éloigner des voitures. Une piste en terre me mène jusqu’au Grand Village où se trouve la maison de Marie-Claude et Arnaud. Il n’est que 11h50 mais je suis trempé. Je tente le coup de voir s’ils pourraient déjà m’accueillir. J’ai de la chance. Cela ne leur pose aucun problème. Je peux donc rentrer tout dégoulinant, prendre une douche et me mettre à table avec eux. Pourtant, je leur avais dit que j’ai un pique-nique de prévu dans mes bagages et que cela me gênait d’arriver ainsi à cette heure. Marie-Claude a prévu un bon repas dominical : Melon, moussaka avec les légumes du jardin et un gros gâteau pour finir. On déguste tout cela avec le père d’Arnaud venu en voisin tout en regardant les JO à la télé. La pluie a cessé sitôt que je suis arrivé. J’ai été maudit ce matin ! Heureusement, mes sacoches sont bien étanches et mes affaires sont donc sèches.

L’après-midi, je pars me balader dans les alentours. Je vois les anciens marais salants avec une jolie restauration des cabanes de sauniers. Puis je marche jusqu’au Grand Village et enfin jusqu’à la plage. J’achète une bouteille de vin pour remercier Arnaud et Marie-Claude de leur accueil. On passe la fin d’après-midi et la soirée à regarder les exploits d’Usain Bolt à la finale du 100m et à manger encore un bon repas.

 

Lundi 06/08 :

Je pars faire le tour de l’île d’Oléron. Le soleil est revenu et je n’aurai qu’une petite averse pour la journée. La météo s’est trompée car elle annonçait 2 jours de pluie.

Les pistes sont en terre battue sur l’île. Passage au port de la Cotinère puis je remonte jusqu’au phare de Chassiron, que je visite. Je cadenasse le vélo et les sacoches et change de chaussures et prends avec moi mes affaires les plus précieuses. Belle vue sur Oléron, Ré et fort Boyard au loin. Pause pique-nique sur la plage de Boyardville avec vue sur le fort. Puis j’arrive à Château d’Oléron que je connaissais déjà. Je monte tout de même à la citadelle pour la belle vue sur le pont et le fort Louvois.

Le retour sur le continent par le pont est moins désagréable que la veille. Plus de piste cyclable passant au près de la côte. Je prends donc des petites routes passant par Boursefranc-le-Chapus. Je suis une trace GPS qui passe par un GR sur un chemin. Je tente le coup de passer en vélo sachant que je devrais retrouver rapidement une route. J’ai l’air un peu déplacé avec mon vélo de route à 3 roues. Ouf ! Voilà la route. Mes pneus ont encore résisté à cette nouvelle épreuve. Je traverse la citadelle de Brouage. C’est une surprise pour moi car je n’avais jamais entendu parler de cette jolie petite ville protégée par cette belle muraille. La Charente me plait décidément beaucoup.

Je continue ensuite face au vent jusqu’au Port des Barques. J’ai appris la veille l’existence de l’île Madame et qu’il est possible d’aller en faire le tour à marée basse. C’est effectivement le cas mais, comme prévu, il s’agit bien d’un passage de 600m fait de galets, donc pas très carrossable pour un vélo de route. Je tente le coup. Ce n’est pas évident. Vraiment très limite pour un vélo de route. Il faut y aller tout doucement. Pas grand-chose à voir sur cette petite île : une croix faite de galets, une caserne, une exploitation ostréicole et des cabanes de pécheurs. Mais je suis content de moi. Je pourrais voir sur Google Earth ma trace autour de cette petite île. Je rejoins ensuite le pont transbordeur de Rochefort par des petites routes et des pistes cyclables. J’ai maintenant le vent dans le dos et cela m’aide bien. Vue impressionnante de ce vieux pont au pied du moderne viaduc. La grande passerelle de bois n’accueille plus que des piétons et vélos. La traversée ne coute que 1.5€ et les bateaux ont la priorité sur le pont. Ce n’est pas commun ! J’arrive à Rochefort et suis mon GPS pour trouver l’Auberge de Jeunesse où j’ai prévu de passer 2 nuits. Mais l’AJ du centre ville a déménagé et je dois revenir sur mes pas pour rejoindre une AJ flambant neuve dans un coin tranquille au bord de la Charente. Ce détour m’aura permis de repérer un peu Rochefort et les lieux des visites à faire pour le lendemain. Je laisse mon vélo dehors, bien attaché. Je suis dans un dortoir tout neuf de 4 lits mais nous ne sommes que 2. Le dîner coûte 10€ et est servi dans un autre bâtiment. Un repas simple mais copieux. Pas mal de monde dans ce réfectoire car une colonie de vacances pour jeunes handicapés est présente.

 

Mardi 07/08 :

Je délaisse le vélo pour la journée. Je pars visiter Rochefort à pied. J’ai acheté la veille des billets à tarifs réduits à l’AJ. Je visite d’abord le chantier de l’Hermione, réplique d’une frégate de La Fayette lorsqu’il est allé rejoindre les USA pour participer à leur indépendance. Alors qu’à l’époque, l’Hermione avait été construite en 6 mois dans ce même arsenal de Rochefort, il est prévu un chantier de près de 18 ans pour un petit équipe d’artisans. Ce qui est bien fait, c’est que l’on peut visiter le chantier et voir ces artisans travailler avec les mêmes moyens qu’en 1780. La coque a été mise à l’eau il y a un mois. Il aura fière allure lorsqu’il prendra la mer pour une traversée de l’Atlantique d’ici 3 ans.

Je visite ensuite la Corderie Royale où l’on découvre la technique de fabrication des cordes et les travaux de reconstruction de cet immense bâtiment qui avait été bombardé pendant la guerre puis laissé à l’abandon. Le bâtiment long de 300m a depuis été découpé en plusieurs fonctions, une médiathèque,….

Je visite ensuite le Musée de la Marine, toujours dans cet ancien arsenal. De belles maquettes de bateaux et une exposition temporaire sur Fort Boyard.

Je pars ensuite me balader dans le centre ville. Je m’achète un sandwich dans une boulangerie et le mange sur la belle place Colbert

Je visite ensuite le musée municipal Hèbre St Clément, avec notamment une belle et grande maquette de Rochefort au temps de Louis XIV.

J’ai une pensée à mon copain Fred pour une double raison : Il a été engagé militaire ici à Rochefort et la musée propose une exposition du l’art Kanak. Or il vit désormais en Nouvelle Calédonie.

Je continue avec le musée des Commerces d’Autrefois. On commence la visite par une exposition sur Banania, puis on visite sur 4 niveaux des échoppes des années 1900 à 1940 décorées fidèlement comme à l’époque. C’est un régal pour les yeux. On peut même sentir des odeurs d’autrefois.

Mon dernier musée sera celui de la Médecine Navale : une grande bibliothèque à voir et toute une collection d’animaux, coquillages, graines et squelettes ou moulages de malformations qui laissent un goût un peu bizarre. C’était peut être ma visite de trop. Je rentre à l’AJ en passant par la marina et le port puis en longeant la Charente. J’ai perdu dans la journée le pass pour accéder à la chambre. Je dois débourser 8€ pour en avoir un autre. Dîner au self service du supermarché du coin. Buffet d’entrée et moules frites.

Je suis seul dans la chambre pour cette nuit.

 

Mercredi 08/08 :

Peu de kilomètres prévus pour aujourd’hui. Je dois être sur l’île de Ré ce soir.

Après le petit-déjeuner copieux de l’AJ, je traverse Rochefort une dernière fois par la piste qui longe la Charente pour aller ensuite jusqu’à Fouras. Belle citadelle Vauban et jolie vue sur les îles d’Oléron, Madame, les forts d’Enet et de Boyard depuis la pointe de la fumée. Je ne vais pas sur l’île d’Aix. Il faudrait prendre le bateau. Grand détour par les marais d’Yves pour arriver à Chatelaillon. Je n’avais jamais entendu parler de cette station balnéaire. Grande et belle plage que l’on longe au plus près par une piste en terre et sable. On continue ainsi jusqu’aux portes de La Rochelle, où j’ai l’impression de voir les premiers grands immeubles de bord de mer. Je passe par l’immense port de plaisance des Minimes avant d’arriver à l’entrée du vieux port. Après mon pique-nique, je pars en repérage des différents musées que je pourrais visiter et de l’Auberge de Jeunesse sur le port des Minimes où je compte passer une nuit après ma virée sur l’île de Ré. Comme j’ai du temps, je pars visiter le grand aquarium. Je laisse mes sacoches à la consigne. Je me suis changé auparavant dans un coin discret du port. Je pensais qu’avec ce beau temps, en tout début d’après-midi qu’il n’y aurait pas trop d’autres visiteurs. Erreur ! Il y a du monde, des tas de familles avec des gamins qui fuient la chaleur extérieure. Bien que les aquariums soient superbes, la visite n’est pas très agréable avec autant de monde. Ayant déjà visité aussi déjà pas mal d’autres grands aquariums modernes, je ne suis pas spécialement impressionné par celui de La Rochelle. Je quitte ensuite la ville pour rejoindre l’île de Ré. Il faut traverser une zone industrielle pas agréable avant de rejoindre le pont. Pas de péage pour les vélos mais il faut passer une barrière anti-motos pas pratique pour un vélo avec remorque. Pas de problème de sécurité. La piste cyclable est à double sens mais séparée du flux des voitures et même des piétons. Belle vue sur l’Océan à droite et l’île en face. Descente rapide sur l’île. Cela faisait quelques jours que je n’étais pas allé aussi vite ! Arrêt devant le cabanon de l’office du tourisme placé spécialement sur la piste cyclable pour informer les cyclistes du réseau disponible sur l’île. Je récupère une carte de se réseau et pars en direction de Ste Marie de Ré puis du Bois Plage. Je me régale à voir ces petites maisons blanches, aux volets colorés avec des roses trémières poussant comme des mauvaises herbes. J’arrive sans trop de mal à La Couarde chez mon oncle Michel et ma tante Béatrice. J’étais déjà venu il y a une dizaine d’année mais je ne me souvenais pas bien de la maison. Il y a du monde à la maison puisqu’ils reçoivent un couple d’amis et ma cousine Florence avec son mari Paul. Il n’y a plus de lit de disponible mais cela ne me dérange pas de planter ma tente sur la pelouse.

 

Jeudi 09/08 :

Levé à 6h30 pour aller à la pêche en mer avec Michel et son copain. On part en voiture en tractant le bateau pour rejoindre le Fier d’Ars, au bout de l’île. Mise à l’eau de la barque en même temps que le lever du soleil. La pêche est une nouvelle expérience pour moi. Michel m’explique le geste de lancer et la technique pour appâter le poisson. On cherche du bar et de la loubine. On essaye différents lieux dans cette grande baie mais le poisson ne semble pas vouloir mordre à nos 3 cannes. Michel arrive tout de même à avoir quelques prises. Son ami, une seule, malgré des tas d’essais de leurres. Moi, rien. Manque de bol ou de technique ? J’arrive tout de même à, parfois, bien envoyé l’hameçon au loin. Mais d’autres fois, je m’emmêle avec mes fils ou avec ceux des autres. En tout cas, on avait bien fait de se couvrir car avec ce petit vent et les embruns soulevés par le bateau, on aurait pu avoir bien froid. Retour à la Couarde vers 12h30. Sieste, baignade en mer et JO à la télé l’après-midi.

 

Vendredi 10/08 :

Finalement, je vais rester basé à La Couarde pour aller visiter La Rochelle. Je prends un bus qui pour 5€ AR me mène jusqu’à la gare de La Rochelle. De là, je suis tout près du port et peux aller visiter le musée maritime. Il s’agit en fait d’un grand bateau que l’on visite. Ce navire était un bateau météo, posté au centre de l’Atlantique dans un carré de 10miles par 10 miles. On visite les différentes parties et cabines du bateau avec des explications sur les conditions de vie et le travail à bord. Il y a aussi des expositions sur d’autres thèmes comme, par exemple, sur Bernard Moitessier dont on peut voir le bateau avec lequel il avait fait 1.5 fois le tour du monde lors de la 1ère course organisée.

Je visite ensuite le musée des modèles réduits, non loin de là et celui des Automates avec une coupure déjeuner au Subway du coin. Visites chères (12€ les 2 entrées) et plutôt destinées à des enfants selon moi. En tout cas, il n’y avait pas foule.

Je monte ensuite à la Tour St Nicolas avec une belle vue sur la ville et un drôle de dédale de couloirs et d’escaliers dans cette grande tour. Balade enfin dans les vieilles rues de La Rochelle. Il fait vraiment chaud ce jour là, peut être 34 à 35°C. L’ombre des arcades est la bienvenue pour avoir un peu de fraicheur. Retour à La Couarde en fin d’après-midi et baignade en mer.

 

Samedi 11/08 :

Je quitte l’île de Ré pour rejoindre Château l’Olonne. Mais tout d’abord, je veux continuer mon tour de l’île. Je vais donc jeter un œil à Ars en Ré, joli village entouré de marais salants puis St Martin de Ré. C’est probablement la plus belle petite ville de l’île. Présence de baudets du Poitou, ces ânes aux poils longs, au pied des fortifications. Jolies maisons et rues pavées et port touristique mais encore calme à cette heure matinale. Passage ensuite à la Flotte puis je reprends le pont pour retourner sur le continent. Je prends un chemin de terre qui suit la corniche. C’est toujours des inconnues ces chemins pour mon vélo : Combien de temps cela va durer ? Le chemin va-t-il se dégrader encore plus ? Vais finir par crever ? En retrouvant la route, je me retrouve avec beaucoup d’autres cyclistes. Ils participent à la semaine fédérale de la FFCT, basée cette année à Niort. J’avais fait celle de Quimper, il y a quelques années. Suivant les cas, je double certains ou me mets dans la roue de ceux qui vont à ma vitesse. Je quitte leur parcours un peu plus loin et continue par une grande ligne droite jusqu’à Champagné Les Marais. Je m’y arrête pour faire mes courses de pique-nique dans une superette. Je déjeune à l’ombre au centre du village. La route continue ensuite jusqu’à l’Aiguillon sur Mer. Pause dans un bar car il fait toujours très chaud puis passage à l’Aiguillon sur Mer et la Faute sur Mer. Je pensais voir encore des traces des inondations suite à la tempête Xynthia mais je ne vois rien. La vie a repris son cours et beaucoup d’estivants sont présents. Passage ensuite à la Tranche sur Mer, avec sa grande et belle plage. La piste cyclable devient ensuite plus compliquée à suivre en traversant les villes de St Vincent du Jard et Jard sur Mer. Les indications ne sont pas très claires et elles me guident jusqu’au cul de sac de la Pointe du Payré. Il me faut faire demi-tour pour contourner cette baie et rejoindre Talmont St Hilaire. Coup d’œil au château et à l’église. Le temps se gâte. J’ai du vent assez fort de face et le ciel est vraiment gris. Il se fait tard et je dois arriver avant 19h chez Joseph et Françoise de Warmshower à Château d’Olonne. Je prends donc la départementale qui va tout droit vers les Sables d’Olonne. Moment pas agréable avec un flot important de voitures et ce vent de face. C’est bien fatigué que j’arrive à 18h30. Accueil sympa de Joseph et Françoise. Je traverse la maison avec mon vélo pour le mettre dans le jardin. Puis douche rapide avant de partir avec une de leur amie pour Jard sur Mer pour une soirée Moules Frites sur le port. Ils y ont des amis y faisant une animation musicale de qualité. Soirée sympa mais un peu fraiche. Joseph se cherche un peu pour ses voyages à vélo : Quel est le meilleur équipement ? Son VTC, son vélo couché ou un autre achat ? Comment trouver des compagnons de voyage ? Il est intéressé par mes solutions pour voyager léger.

Ils m’ont laissé une belle chambre pour la nuit. Je serais à peine déranger par le chat qui grattait à la porte et les goélands très matinaux.

 

Dimanche 12/08 :

Le temps et encore gris et venteux. Joseph m’accompagne pour me guider un peu dans les Sables d’Olonne. Coup d’œil sur le quartier de l’île Penotte, avec ces maisons décorées par des coquillages puis à coté, sur la rue de l’Enfer, la rue la plus étroite du monde (40cm). Je ne m’y aventure pas car je ne sais pas si mon chargement n’est pas plus large et il est très mal aisé de faire des marches arrières avec. On se quitte sur le port. Juste après, la pluie commence à tomber. Il me faut mettre ma veste imperméable. La piste est agréable, serpentant dans la forêt d’Olonne avec de courtes montées et descentes. Passage ensuite au travers de marais. La pluie s’arrête enfin. J’arrive ensuite à St Gilles Croix de Vie avec beaucoup de monde et de circulation. Puis, c’est St Jean de Monts, pas très jolie avec ces nombreux immeubles avec vue sur mer. Je mange un sandwich dans un bar à la sortie de la ville. Les pistes sont ensuite agréables jusqu’au pont de l’île de Noimoutier que l’on voit au dernier moment. Comme pour l’île de Ré, la piste y est large et séparée du flux des voitures. La route principale est interdite aux vélos. Je passe donc par la petite route qui traverse la Barbâtre. Je me paie une glace italienne à un stand de foire avant de continuer par des pistes cyclables bien balisées mais parfois sur terre jusqu’à l’Epine où j’ai noté qu’il y a un camping municipal. Malheureusement, il n’est plus municipal et les tarifs sont élevés (18,7€ la nuit) surtout que ce n’est qu’un 2 étoiles. Je m’y installe tout de même pour 2 nuits car j’ai la flemme d’en chercher un moins cher. Le camping donne sur la plage mais les algues dans l’eau donne pas vraiment envi de se baigner. De toute façon, le temps est toujours frais. Je vais voir l’animation sur le petit port de plaisance d’à coté. Dîner dans un petit resto en face du camping.

 

Lundi 13/08 :

Le temps s’améliore un peu. Je pars visiter l’île en vélo mais sans la remorque ni les bagages. J’ai bien aimé la pointe de la Herbaudière avec ses marais salants et ses belles maisons puis Noirmoutier en l’île avec son joli bois de la Chaise qui abrite de belles plages. Courses au supermarché avant de rentrer au camping pour une après midi de repos. Je me fais la popote le soir même.

 

Mardi 14/08 :

Il pleut depuis 4h du matin. Ce n’est pas cool. Je vais devoir prendre mon petit-déjeuner dans ma tente et plier mes bagages sous la pluie. Elle s’arrêtera en approchant du passage du Gois. Il est 9h30 et c’est justement l’heure de la marée basse. Pas de risque alors pour passer par ce passage recouvert à marée par au minimum 1.5m d’eau et jusqu’à 4m aux grandes marées. La chaussée n’est pas terrible avec des passages en gros pavés de béton disjoints. Entre le sable de la piste précédente et le sel de l’eau de mer sur la chaussée, mon vélo et mon équipement sont bien sales. Il me faudra trouver un moyen de laver tout cela dans l’après-midi. Je suis ensuite les indications de la piste cyclable qui me fait passer à travers les marais puis des petits ports qui sont à sec par marée basse. Je fais demi-tour à un moment car la piste, sans indication de direction, me fait aller dans une mauvaise direction. Je pourrais prendre la petite route à gauche pour retrouver mon chemin mais la circulation y est importante et rapide. L’autre route que j’avais croisée avant est beaucoup plus calme. Je croise ce jour là pas mal d’autres cyclo-voyageurs. Pas le temps de discuter malheureusement, notamment avec cette fille qui roule toute seule. J’aurais cependant l’occasion de discuter par la suite avec 2 jeunes que je double. Ils sont lourdement chargé, sur des vélos pas terrible mais vont ainsi du Gers jusqu’à Nantes, à un petit rythme tranquille. Je suis ensuite avec amusement un gars en vélo couché. J’ai un peu de mal à le suivre car il roule vite. On discute ensemble. Il a déjà pas mal voyagé en vélo notamment en Afrique et me parle de son choix du vélo couché. On arrive ainsi à Pornic où il me propose de prendre un verre dans un bar où il semble connaître pas mal de monde. Fin de discussion sympa autour d’un panaché. Je pars ensuite manger mon pique-nique sur le port. Pornic est une petite ville vraiment chouette. La suite aussi est superbe en direction de la Pointe St Gildas. Une côte rocheuse avec quelques petites plages. Des surfeurs qui profitent de belles vagues. J’arrive ensuite à St Brévin les Pins. Je cherche à voir, mais sans succès, un menhir que je vois sur la carte. Je continue alors vers le pont de St Nazaire. Je me souviens avoir lu pas mal de commentaires dans des forums sur la sécurité du passage de ce pont en vélo. Il y a effectivement beaucoup de trafic et une piste très étroite mais cela ne m’inquiète pas trop. Dans la montée, le flux de voiture est limité à une seule voie et les voitures bouchonnent un peu. Je gueule quand même contre une voiture qui colle de trop près la piste. La descente sera plus rock n’ roll. Avec le vent, mon chargement qui rend mon vélo pas toujours très stable, j’ai peur de faire un écart soit vers les voitures soit vers le trottoir. Je serre donc les freins plutôt que d’y aller à fond. Je rejoins ensuite St Nazaire en longeant la zone industrielle et le port et trouve sans trop de mal l’immeuble où vivent mon oncle Xavier et ma tante Thérèse. C’est elle qui m’ouvre. Je mets mon vélo au garage. Je n’ai pas trouvé de station de lavage en arrivant. Il me faudra trouver rapidement une solution pour enlever tout le sable et le sel. Je fais sécher mes affaires sur leur terrasse, notamment ma tente et on prépare une lessive de mes vêtements. Xavier commence à me raconter l’histoire passionnante de St Nazaire pendant la 2ème guerre mondiale lorsqu’il était d’un enjeu stratégique pour les anglais de détruire l’immense écluse de la forme Joubert car elle était l’unique accès à une zone de maintenance de navire Tirpitz sur la côte atlantique et donc avec sa destruction, l’unique chance de gêner ce bateau quasiment impossible à attaquer directement. Cette opération osée fut un succès malgré de nombreuses pertes humaines et permit ainsi de faciliter le débarquement allié de 44. Xavier me parle aussi d’un neveu qui avait fait un voyage de 6 mois en Europe il y a quelques années. Il me fait lire quelques uns de son compte rendu où je retrouve certaines impressions que je vis moi aussi lors de ce voyage. Avec Xavier, on regarde dans la soirée à la télé le festival Inter celtique de Lorient. Bonne transition pour confirmer mon arrivée en Bretagne. Que de chemins déjà parcourus depuis cette traversée des Pyrénées !

 

Mercredi 15/08 :

Tour en voiture avec Xavier du coté de la plage et du port. On visite ensemble l’écomusée, qui raconte très bien l’histoire de la ville et notamment des ces activités de construction navales et aéronautiques. Je visite ensuite seul le sous marin Espadon situé dans une écluse protégée par une épaisse couche de béton. 30mn d’attente puis 30mn de visite dans ce très exigu sous-marin d’attaque. L’après-midi, on visite tous les deux l’expo Escal’Atlantique dans la base des sous marins. Des reconstituions fidèles des intérieurs et des ambiances de paquebots France et Normandie On termine la visite par monter dans des canots de secours qui nous font redescendre au rez-de-chaussée. Journée fraiche et venteuse. Heureusement que je n’étais pas sur mon vélo. La raclette du dîner fait un peu déplacée pour un 15 Août mais avec ce temps, cela m’ira bien. J’ai pu laver mon vélo avec un tuyau d’arrosage branché dans le local poubelle.

 

Jeudi 16/08 :

Je tourne un peu dans les rues de St Nazaire pour finir ma visite. Le centre ville est sans intérêt par contre, j’ai bien aimé ces traces encore vivantes de la 2ème guerre mondiale, de ces chantiers navals et la réhabilitation de ce quartier ou vivent mon oncle et ma tante.

Petite surprise en arrivant à St Marc Plage. Je ne savais pas que cela avait été le lieu de tournage des Vacances de M. Hulot. Une statue de Jacques Tati commémore le tournage de ce film. Je reconnais vaguement l’hôtel de la plage. On reste dans des secteurs urbanisés en arrivant à Pornichet puis la Baule. Certes la baie est immense mais je n’arrive pas à trouver de beauté à cette ville bourgeoise. Peut être à l’intérieur des terres avec de belles villas sous les pins ? Je continue jusqu’au Pouliguen puis Batz sur Mer. C’est clair que l’on est maintenant de plein pied en Bretagne. Le style des maisons, la côte rocheuse, le menhir et même le ciel gris sont des preuves que l’on y est. J’ai la flemme de faire le tour de la presqu’île du Croisic et traverse donc les marais de Guérande. Cela ne semble pas être la pleine saison de récolte du sel. Le vent est plutôt favorable et c’est agréable. Pause à la Turballe, sur le port puis à la pointe du Castelli. On chemine ensuite à travers ces paysages de campagne bretonne jusqu’au barrage d’Arzal. Des souvenirs me reviennent. J’étais déjà passé sur ce barrage en VTT lors d’un week-end organisé par la FFCT à Rochefort en Terre.

Le terrain est désormais plus vallonné aussi mais j’ai maintenant un entrainement de champion et il m’en faudrait beaucoup plus pour m’essouffler. La journée est longue cependant et je tarde d’arriver aux abords du Golfe du Morbihan. Il me reste pas mal de kilomètres pour atteindre Sarzeau et commencer à chercher un lieu où camper. Je décide de ne pas faire trop de détour mais j’ai peur de tomber sur des routes trop fréquentées. Heureusement, à St Colombier, à l’entrée d’une voie rapide, je trouve une piste cyclable qui va me mener jusqu’à Sarzeau ? J’y fais des courses pour ce soir et le lendemain et continue en direction d’Arzon. Me voilà un peu plus rassuré quant à la fin de cette journée. Je continue quelques kilomètres par cette piste en terre et commence à chercher un lieu de bivouac. Je m’engage sur le GR faisant le tour du golfe et tombe sur une minuscule plage avec un bout de pelouse devant. Le lieu est superbe et tranquille. Je demande aux quelques personnes présentes si cela pose à priori pas de problème de dormir ici. Ce sont des gens de passage mais à priori il n’y aurait pas d’interdiction. Quelques gouttes de pluie font partir les dernières personnes. Me voilà seul à profiter du paysage tranquille de cette grande baie qui commence à se vider avec la marée basse. Je plante ma tente après mon dîner, un peu avant la nuit. Le vélo est cadenassé au cas où.

 

Vendredi 17/08 :

J’assiste au levé du soleil sans sortir de la tente. Superbe. La mer est de nouveau haute. Je n’ai pas vu si la baie s’est entièrement vidée à la marée basse car c’était vers 23h30. J’attends les premiers rayons de soleil pour sécher un peu la rosée et la condensation sur la tente. Je reprends la piste en terre pour rejoindre Arzon et Port Navalo. La vue sur le golfe est superbe depuis la pointe de Bilgroix. J’y reste un long moment à observer les bateaux passant les forts courants crées par la marée descendante. Ceux qui sortent du golfe filent à grande vitesse tandis que les rares qui rentrent doivent batailler avec le courant. Locmariaquer n’est pas loin à vol d’oiseau mais il me faudra attendre l’année prochaine pour y aller lorsque je continuerai mon périple avec le tour de la Bretagne. Je traverse le marché de Port Navalo, profitant du fait qu’il n’y a pas encore beaucoup de monde. Petit tour jusqu’au port puis jusqu’au port du Crouesty. Je vais jusqu’à la pointe où se trouve un tumulus qui peut se visiter à certaines heures. Cette pointe offre surtout une belle vue sur les îles de Hoedic, Houat, Belle île, la presqu’île de Quiberon et une flopée de bateaux à voile qui profitent de la marée descendante pour rejoindre ces îles.

Je continue ensuite jusqu’à St Gildas des Rhuys et sa plage envahie d’algues noires. Tant et s’y bien que des gens font un passage pour pouvoir mettre leur barque à la mer. Je prends un coca dans un ancien bus de la RATP, transformé en crêperie-bar mais c’est surtout pour pouvoir recharger un peu mon Iphone car sans batterie, je ne pourrais plus prendre de photos n’y m’orienter sur la carte. Retour vers Arzeau puis en direction de Vannes par ces très agréables pistes cyclables. J’évite un long détour en prenant un petit bac entre Le Passage et Séné. Pour 2.3€, ces 300m de traversée me font économiser quelques kilomètres probablement moins agréables. J’arrive par des petites routes et pistes à l’entrée de Vannes. J’en termine avec 2200km à travers les Pyrénées et le long de la côte Atlantique. Quel beau périple ! Que de paysages si beaux et si différents ! Et puis toutes ces rencontres sympathiques, ces visites intéressantes ! Le tout globalement bien en sécurité puisque dans les Pyrénées la circulation est globalement faible et que depuis Hendaye, j’ai du emprunter entre 80 et 90% de pistes cyclables.

Juste après avoir filmé ma dernière séquence, j’ai droit à une distribution gratuite de Chamallow. Je ne peux m’empêcher de dire en rigolant que c’est un peu léger comme gratification après 2200km de vélo.

Je pique-nique à l’ombre, non loin de l’office de tourisme. Il recommence à faire bien chaud.

Petit tour ensuite dans le centre ville pour voir les vieilles maisons de Vannes.

Mon bonus à ce périple est d’aller rejoindre le lendemain Rennes, car cela sera plus pratique pour prendre le train sans avoir à prendre des TGV et à devoir passer par Paris. De plus cela me permettra d’aller visiter le très réputé musée de l’Automobile de Lohéac. Mais Rennes est à 140km et il me faut donc bien avancer cet après-midi pour me laisser le temps de visiter ce musée demain et attraper mon train de14h55.

Finies les pistes cyclables. Il me faut prendre des petites routes et trouver un camping non loin de Lohéac. Je me guide au GPS. Il fait vraiment très chaud. Je le vois surtout à ma grande consommation d’eau. Passage par le beau village de Malestroit. En passant aux abords de la terrasse d’un bar, je suis gêné par des piétons. Je mets pied à terre mais mon pied glisse. Je m’affale donc dans les chaises en plastiques. Sans bobo heureusement mais sous les quolibets de quelques jeunes cons. D’autres personnes sont plus sympas. Malgré ma petite honte, je prends qu’en même un panaché à ce bar et continue ma progression. J’ai noté un camping municipal à St Just. C’est le plus proche de Lohéac, mais à tout de même 15km. L’arrivée est dure. La journée a été longue et j’ai mal aux pieds car la chaleur les fait gonfler et que cela en devient douloureux dans mes chaussures. A seulement 2 kilomètres du camping, je suis obligé de m’arrêter un peu et d’arroser mes pieds pour les refroidir. Je suis obligé de demander où se trouve le camping car je ne vois pas d’indication. Pourvu qu’il ne soit pas plein car il ne fait que 20 places. En fait, il est quasiment vide et il n’y a même personne à l’accueil. Il faut téléphoner pour faire venir la personne et avoir les clés des sanitaires. Bonne surprise, la nuit ne me coute que 4.5€. Une bonne douche et une recharge complète de l’Iphone seront les bienvenues. Je n’ai pas le temps ni la force de visiter le grand site mégalithique à proximité.

 

Samedi 18/08 :

Je calcule mon heure de départ pour être à l’ouverture du musée de Lohéac. Je n’ai que du thé pour mon petit-déjeuner mais je m’achète ensuite à la boulangerie du village, un pain au chocolat et un Kouing Amann. J’arrive à 10h15 au musée. J’accroche mon vélo à l’extérieur et demande à laisser mes sacoches à la billetterie. La visite coûte 10€. Superbe sélection de voitures, des Alpines, des voitures de course, des grandes marques, des voitures historiques. Il y en a plus de 400 ! Il y a aussi des centaines de miniatures et, ce que j’ai bien aimé, beaucoup de dioramas bien réalisés. A l’étage, il y a d’autres voitures mais aussi l’autre partie du musée avec des reconstitutions d’échoppes de métiers anciens. Je pensais tout voir en 2h mais j’y ai passé seulement 1h30. Il est 11h45 et je me laisse tenter par leur offre d’un menu à 10€ avec kir au cidre, galette complète et crêpe sucrée. Ce sera bien mieux que mon reste de pain et mes boites de pâté. Je termine ainsi en beauté mon passage en Bretagne. Il me reste 40km pour rejoindre Rennes en un peu plus de 2 heures. Tout va bien au début. Je prends même des détours pour éviter les routes les plus passantes. J’arrive dans la banlieue de Rennes. Je passe devant l’usine PSA. Avec la visite de ce matin, je me prépare doucement à ma reprise du boulot (je travaille dans l’automobile). Arrêt à une station service, non pour faire le plein mais pour boire un Coca. Ensuite, la galère et le stress commencent. La piste cyclable s’arrête et la voie rapide devient interdite aux vélos. Il me faut changer d’axe. L’autre accès est aussi une voie rapide. Le 3ème accès sera le bon mais je ne vois pas d’indication pour la gare. La direction du centre me semble à l’opposé de la gare et je préfère suivre mon instinct. Enfin, je vois des indications. J’arrive à la gare 15mn avant le départ du train. Mais il me faut changer de chaussures, acheter mon billets, une boisson et descendre sur le quai avec tout mon bardas. Pas pratique dans l’escalator puis dans l’ascenseur. Ouf ! Me voilà dans le train avec un compartiment vélos mais pleins de bagages. Je fais une place pour mon vélo et peux enfin souffler. A Caen, je suis sensé changer de train. Je sors donc tout mon fourbis sur le quai mais j’apprends que ce même TER continue jusqu’à Rouen. Y a de quoi râler ! Plus de soucis ensuite jusqu’à Rouen où il me reste à remonter ma remorque pour rentrer chez moi. J’ai dimanche pour faire du rangement et me reposer avant de reprendre le boulot après ces 2300 km en 22 jours de vélo.