Cuba 2017

1er voyage partagé avec Traile. Il ne nous a pas fallu longtemps pour choisir ce pays d’un commun accord, bien que pour Traile, étant américaine, elle a dû justifier son voyage pour des raisons professionnelles auprès des autorités américaines qui interdisent officiellement les voyages de loisirs à Cuba pour leurs ressortissants. Un superbe voyage dans ce pays atypique à la rencontre de gens attachants (le fait de parler espagnol aide beaucoup), d’une histoire riche et mouvementée, à la nature riche et sauvage. Cuba s’est aussi un voyage dans le temps. On a l’impression de retourner dans les années 50. Mon parcours pour un peu plus de 2 semaines de vélo était très bien entre La Havane, Vignales puis au sud jusqu’à Trinidad et Santa Clara. Quelques portions en bus pour éviter des parties sans intérêt. Les grosses difficultés furent lors des 2 fois où nous avons voulu traverser des montagnes. Les pentes et les dénivelés sont terribles pour les cyclistes. Nous avons chaque fois dormi et mangé chez l’habitant dans ces fameuses Casas particulares.

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Carte du tracé et des étapes

Vidéo (22mn)

Vidéo de voitures cubaines (3mn)

Vidéo d'images retouchées (4mn)

Best of de nos photos:

Compte rendu thématique:

Notre programme :

15/02/2017 : Arrivée à l’aéroport José Marti à 17h50

16/02 : Visite de la Havane

17/02 : La Havane – Bahia Honda en vélo : 100km

18/02 : Bahia Honda – Viñales en vélo : 83km

19/02 : Visite de la vallée de Viñales

20/02 : Viñales – Soroa en vélo : 114km

21/02 : Soroa – La Havane en vélo (90km) puis La Havane – Playa Larga en bus Viazul

22/02 : Playa Larga – Playa Giron en vélo : 38 km. Visite du musée de l’attaque de la baie des Cochons + plage

23/02 : Plongée devant la Cueva de los Peces puis Playa Giron – Cienfuegos en vélo : 80km

24/02 : Visite de Cienfuegos

25/02 : Cienfuegos – El Nicho en taxi, balade à la cascade puis vélo jusqu’à Trinidad : 47km

26/02 : Visite de Trinidad et playa Ancon en taxi

27/02 : Trinidad – Santa Clara en vélo : 96km

28/02 : Visite de Santa Clara puis bus Viazul jusqu’à Varadero

01/03 : Varadero – Playa Jibacoa en vélo : 80km

02/03 : Snorkeling à Playa Jibacoa puis retour à La Havane en vélo : 70km

03/03 : Visite de La Havane et retour en avion en soirée

 

Les moments les plus mémorables :  

 

  • Viñales et la visite organisée improvisée de la Valle del Silencio (cheval + cigare + rhum + grotte+repas)

  • Les dures traversées des massifs montagneux de Guaniguanico et d’Escambray.

  • La plongée dans la Baie des Cochons (25€, transport compris depuis Playa Giron)

  • La messe à Trinidad

  • Les plages d’Ancon, Jibacoa et à une à l’est de La Havane

  • Les visites des villes touristiques comme Trinidad, La Havane, Cienfuegos comme celles moins touristiques comme Santa Clara et Matanzas

  • Des petits moments subtiles comme l’odeur des caféiers, le cri des oiseaux, le vent dans le dos, la pluie chaude

  • Les multiples rencontres et discussions avec les cubains

  • La nourriture cubaine (bonne et en quantité) et les cocktails (piña colada entre autre)

  • Avoir partagé ce voyage avec mon amie Traile, rencontrée lors de mon périple le long de la Pacific Coast.

Des regrets ?   

Pas vraiment. Certes en 2.5 semaines, ce périple a été mené un peu au pas de charge mais nous en avons profité au maximum.  Dommage pour Traile que je n’ai pas la danse dans le sang car elle aurait bien aimé danser la salsa avec moi.

  

Difficultés rencontrées :   

 Il m’a fallu quelques jours pour m’acclimater à ce climat chaud et un peu humide et surmonter un certain manque d’entrainement. Cela reste assez violent pour le corps de passer de l’hiver normand à l’équivalent d’un plein été. J’étais bien content d’avoir investi dans un vélo de gravel, parfaitement adapté aux routes parfois bien pourries de Cuba.

 

La pollution des voitures dans les grandes villes comme La Havane ou Cienfuegos est très pénible. Un masque de visage aurait été le bienvenu.

 

Enfin, les successions de côtes bien pentues (de 13 à 20%) en montagne sont exténuantes. A réserver aux vrais sportifs, entrainés, motivés et aux vélos avec les développements adoptés. Entre  Viñales et Soroa, je conseillerai donc plutôt, lorsque l’on est au niveau de La Palma, de prendre la route 371 en direction du sud  pour rejoindre la carretera central qui passe par St Cristobal. Entre Cienfuegos et Trinidad, je pense qu’il vaut mieux privilégier la route cotière n°12.  

  

Des mésaventures ?

 1 seule crevaison pour moi (pneu Schwable Marathon percé par une pièce mécanique), 4 pour Traile les 2 derniers jours. Problème de tube de selle qui descendait pour moi. A force de serrer à fond, j’ai réussi à détruire le pas de vis de l’écrou mais la solidarité cubaine à tout de suite fait merveille. Un gars en moto me proposa un coup de main mais la solution fut trouvée un peu plus loin avec un mécanicien auto qui refusa que je lui paye le coup de main.   

On a été surpris 3 fois par l’arrivée de la nuit (vers 18h30) qui tombe très vite.

Sinon, les cubains sont tellement sympas (ou intéressés par notre argent selon le point de vue), que les solutions arrivent souvent avant d’avoir à affronter un problème : Exemple pour chercher un logement, une activité touristique, un taxi.

 

Quelques impressions générales :   

Les cubains sont aidants, ponctuels, chaleureux, bricoleurs. Il faut cependant avoir conscience du coût des choses car certaines personnes  peuvent être roublardes. Si, le prix parait excessif, on peut négocier un peu. Mais une fois que la négociation est finie, il ne faut plus discuter. Nous avons eu ainsi l’expérience d’un taxi nous demandant d’abord 20CUC pour un trajet qu’il annonce de 20km. Je lui réponds que la distance normale est de 10km et on baisse donc le prix à 12 CUC. Mais finalement, nous n’aurons fait que 6km mais il était trop tard pour faire encore baisser le prix.  Le coût de la vie pour les touristes est globalement peu cher par rapport à la France si l’on se limite à dormir et manger dans les casas particulares. Le salaire moyen mensuel est entre 20 et 30€  mais ne croyait pas que les 10€ de votre dîner vont en grande partie dans les poches de vos hôtes. Pour de nombreuses choses, les cubains sont taxé jusqu’à 90% de leurs revenus. Pour une même activité (visite d’un musée par exemple), le coût pour un touriste peut être 25 fois supérieur à celui d’un cubain mais il faut jouer le jeu car nous n’avons évidemment pas les mêmes revenus.

Les cubains manquent de beaucoup de choses. Mon amie a distribué beaucoup de brosses à dent, dentifrice, crayons et stylos à des enfants ou des adultes. Cependant, les enfants étaient surtout demandeurs de chewing-gums ou crayons de couleur. Pour ma part, j’ai donné quelques livres en espagnol, des packs de rustines et chaque fois cela fait beaucoup plaisir. Le simple fait de mettre un peu d’huile sur la chaîne du vélo d’une personne nous ayant aidé à nous diriger a été une façon appréciée de le remercier.

Mis à part parfois l’état des routes déplorables, les vélos sont respectés et en sécurité. Souvent les autres véhicules donnent un petit coup de klaxon qu’ils soient derrière vous ou même de front pour s’assurer que vous êtes bien conscient de leur présence.

L’application MAPS.ME nous aura été très utile. Elle permet de charger les cartes extrêmement détaillées gratuitement (à faire avant de partir en étant connecté à du wifi) et de vous offrir un guidage GPS efficace même sur des chemins.

Hormis dans certains parcs ou place, on ne trouve pas de wifi. Pour se connecter, il faut acheter des cartes valables pour 1h de connexion, par forcément en continu, auprès des bureaux de ETECSA (1.5CUC/h) ou auprès des revendeurs à la sauvette (2.5 à 3CUC/h). Le soir, il y a beaucoup de monde connecté et il n’est pas toujours facile de se connecter et d’avoir du réseau. Cela marche mieux, tôt le matin.

 J’avais réservé nos 2 premières nuits ainsi que la dernière en casa particuliar via Airbnb. Pour le reste, on s’est débrouillé sur place au jour le jour. Même en haute saison, il n’y a pas à s’en faire. L’offre est pléthorique dans les sites touristiques et bien souvent votre hôte s’arrangera pour vous conseiller une casa pour votre prochaine étape. Pour les rabatteurs, demandez-leur s’ils sont les propriétaires et si c’est le cas vous pouvez les suivre pour aller visiter les lieux avant d’accepter. En arrivant tard, sans avoir réservé, il est probable que le dîner ne pourra pas vous êtes servi. Ce sera alors l’occasion d’aller au restaurant. Toutes les casas sont à peu près au même standard : un grand lit et un autre plus petit, climatisation et / ou ventilateur, salle de bain, décoration au goût douteux et accueil presque toujours très sympathique. Nous avons toujours trouvé une solution pour pouvoir ranger nos vélos en sécurité.

Formalités d’entrée à Cuba :

25€ de visa à demander à votre agence de voyage ou au consulat avant le départ. Vous devez avoir sur vous une attestation d’assurance santé mais on ne me la pas demandée en arrivant. Dans l’avion, on nous demande de remplir un formulaire sur ce que nous emportons avec nous qui a été à peine regardé par la douane. A noter qu’il semble interdit d’importer de la viande, des légumes, des appareils de communication satellitaire (pas clair si les GPS sont donc autorisés ou non. Pour moi oui, car ils ne font que recevoir des infos et que de toute façon tous nos smartphones possèdent désormais un GPS intégré), des talkies-walkies.  

Argent :

 Coût de ce voyage 2350€ pour 18 jours soit  1154€ pour le vol Air France direct Paris –La Havane + 100€ aller pour le vélo + 100$ retour pour le vélo + 80€ d’assurance complémentaire + 25€ de visa+ 900€ pour logement (25CUC en moyenne pour 2), nourriture (moyenne de 10CUC pour les dîners, 3 à 5CUC pour les petit-déjeuner) , activités, taxi et bus, souvenirs.  J’ai fait mon change à l’aéroport (800€ = 824CUC), puis nous avons changé dans un banque l’équivalent de 40€ en CUP (monnaie nationale réservée en principe aux cubains mais utile pour manger dans la rue et verser des pourboires) soit environ 1000CUP. Pas toujours facile de s’y retrouver entre ces 2 monnaies. Petite mésaventure amusante : Le 1er soir, mon amie à fait l’erreur de payer un pain 5 CUC au lieu de 5 CUP. Pour ce prix, elle aurait dû avoir 25 pains. Le boulanger, trop content de cette erreur s’est bien gardé de nous signaler l’erreur.

 

Rencontres :

Parler espagnol facile grandement les échanges. Nous avons eu de multiples occasions de longues discussions avec nos hôtes comme avec des gens croisés dans la rue. Si le tout premier contact peut être parfois un peu froid, dès que l’on s’intéresse à eux, alors la discussion peut durer un bon bout de temps. Nous avons beaucoup appris ainsi sur leurs activités, leurs conditions de vie. C’est un peu plus compliqué d’avoir leurs opinions politiques mais en tournant bien les questions, on en apprend beaucoup sur ce pays si singulier.   

Animaux :

Sur les bords de route, on croise veaux, vaches, cochons, chevaux. Mention spéciale pour les chiens. On en croise des centaines tous les jours et c’est étonnant de les voir tous aussi nonchalants et calmes. Je me suis fait tout même coursé une fois dans une descente et une autre fois, par un chiot, qui ne devait pas encore savoir qu’il ne faut pas courir après les vélos. Il parait cependant qu’à la nuit tombée les chiens cubains sont des bons gardiens de leur territoire. Autre mention spéciale pour les coqs et poulets qui peuvent vous faire passer des nuits blanches s’ils sont nombreux dans les alentours de votre chambre.

Sinon, l’oiseau le plus courant est une sorte de vautour. Pas mal d’autres oiseaux non connus sous nos contrées, notamment les colibris. Nous avons vu aussi quelques lézards exotiques. Enfin, lors de notre plongée, nous avons vu un homard, un poisson lion et un murène entre autres poissons communs des récifs coralliens.

Gastronomie locale: 

Les râleurs trouveront que les repas offerts dans les casas ne sont pas très varié. Mis à part le choix entre poulet, poisson, langouste, viande de porc, le choix des accompagnements est souvent le même : riz avec haricots noir, soupe, salade de légumes, bananes plantains, fruits. Rarement des pâtisseries. Mais nous nous sommes très souvent régalés. Les fruits (ananas, papayes, goyaves, bananes) sont délicieux. Nous avons bien aimé le crocodile. Il faut aller au restaurant pour un peu plus de diversité mais ce ne sera pas forcément meilleur et les quantités seront moindres. Ne vous forcer pas à tout manger. Vos hôtes, discrètement, seront ravis de pouvoir terminer vos plats car il faut savoir qu’ils n’ont officiellement pas le droit de manger certains plats comme la langouste ou la viande de bœuf. Les petits déjeuners sont aussi très conséquents : café ou thé, jus de fruit frais, morceaux de fruits, pains, beurre, confiture, œufs, jambon, fromage, pâtisserie. Vous pouvez discrètement vous préparer un petit pique-nique avec tout ce que vous ne pourrez pas manger ou alors vous pouvez demander un seul  petit-déjeuner pour 2 personnes. Nous avons parfois mangé dans la rue (petit pain fourré de viande, pizza) sans aucun problème gastrique. Pour l’eau, il semble que boire l’eau du robinet soit déconseillé. Nous avons donc soit acheté des bouteilles d’eau soit mis des pastilles de purification dans nos bidons.

 Quelques chiffres:   

  - 775kms en 10 étapes. 

  - 43h de vélo soit une moyenne de 18km/h.

  - 8100m de D+ . Moyenne de 1047m / 100km

  - 650 photos et vidéos.

  - 0kg de perdu.

  - 4 jours de repos à Viñales, Cienfuegos, Trinidad et Santa Clara.

  - Etape maxi 114km, moyenne 77km.

 

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